vin blanc

ALKO : Terrers Brut Nature Gran Reserva 2008 by Recaredo (Espagne, Catalogne, Cava)


Enfin, un nouveau billet, sur un MAGNIFIQUE Cava de chez Recaredo. Vous pourrez lire tout ça, ici, en Français.

A new article about Recaredo Terrers 2008, a new Cava available at Alko. Here in English

Recaredo, Terrers 2008 Brut Nature Gran Reserva

Recaredo, Terrers 2008 Brut Nature Gran Reserva

ALKO: Sparkling Brut by De Bortoli (Australia, South-Eastern Australia)


This is one of my last review on the old Wineops’ site… I hope you’ll enjoy!

Producer: De Bortoli

Wine: DB Family Selection Sparkling Brut

Vintage: NV

Grapes: Chardonnay, Pinot Noir

Origin: Australia, South-Eastern Australia

Price range: 8-10€ (Alko)

Available at Alko: Yes (02/14), 511387

It is not common for me to taste entry level wines. They tend to be pretty catastrophic, though I had a few decent experiences with Cono Sur or Fe.Vi. …

This wine appeals by its uncommon closure: a screw cap. This means that the pressure in the bottle cannot be as high as in traditional wines, this is most certainly a wine made with a Charmat method, as opposed to Champagne or traditional method. In Charmat method, you transformed all the wine in a pressurised tank into sparkling wine. There are two consequences. First the pressure is never as high as in Champagne (meaning, less bubbles, less delicate sparkling effect). The second consequence is that you cannot gain complexity from bottle ageing on yeasts since the wine cannot be stored long enough in contact of them prior bottling.

There are some example of great success in producing wines this way: in Asti, among Prosecco…

In this case, I am obliged to say that I rarely tasted a less interesting wine. Besides, I cannot really even call it wine. This is merely water with bubbles. There is no taste, the bubbles feels like added gas… a bit like a cheap sparkling water. As a wine, this is a preposterous: a bad joke, ridiculous! I would rather advise not to buy it. In the same category, you can find a basic sparkling by Cono Sur (worth 10 times the one extra euro). But I must say that it is not the first time I am disappointed with a wine by De Bortoli, especially from this DB Family Selection brand line.

Wineops’ rating: 32/100 ; 0 0

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Domaine François Cotat (France, Loire, Sancerre), le millésime 2012


C’est un rite annuel : la dégustation du dernier millésime de François Cotat. Ce n’est pas une dégustation toujours facile car ses vins sont construits pour la garde et ne s’exprimeront parfaitement que dans 10, 15 ou 20 ans. Mais d’un autre côté, il n’y a rien de plus simple vu qu’il ne rate quasiment aucun millésime. Sur ces dix dernières années, par exemple, je ne noterais que 2004 en retrait. Et encore, si mon opinion est particulièrement sévère (et celle de François, juste réservée), d’aucuns apprécient cette année précise.

François Cotat en Sancerre est très atypique. A tel point qu’il lui est arrivé par le passé de ne pas obtenir l’agrément pour certains de ses vins. D’ailleurs, il a cessé de le demander pour son rouge qui ne l’obtient jamais car… il ne fait pas la fermentation malo-lactique ! De surcroît les volumes sont tellement limités qu’il ne le commercialise pas vraiment. Ses vins ne sont que rarement prêts à boire avant une dizaine d’année, exception faite du rouge rarissime, du rosé et du blanc « les Caillottes ». Sur les dix derniers millésimes, je peux vous conseiller d’ouvrir : les Caillottes (alias Jeunes Vignes) 2005 et 2006 ainsi que l’ensemble des 2003. A horizon un peu plus large, les 2001 et 2000 sont superbes. Pour le reste… il faudra se rappeler le dicton « Patience est mère de vertu ».

L’immense plaisir des vins de chez Cotat reste que plus vous les attendez, meilleurs ils sont, dès lors que vous avez passé la période des 10 ans de jeunesse. Ils ne s’abîment jamais : un placement redoutable d’efficacité.

Chavignol, de l’autre côté.

On démarre donc sur ces 2012. 2012 fut un millésime globalement difficile en France et même faible dans beaucoup de régions. Les rares à s’en sortir parfois brillamment sont le Centre avec Pouilly et Sancerre, ainsi que la Vallée du Rhône et certains en l’Alsace. La dégustation commence toujours par les blancs, par ordre de cru, puis on enchaîne souvent sur un ou deux millésimes plus anciens.

Les Caillottes 2012 sont d’une jaune paille très clair, à reflets verts, comme tous les vins de 2012. On y découvre un fruité joyeux et évident. Aucune trace variétale (pas de buis ou bourgeon de cassis). Le vin est vraiment très agréable, expressif même, avenant. Il est plein de fruit, pas trop silex. La bouche est souple, bien construite. Sur le fruit blanc et les fleurs, toujours, avec une matière très intéressante et plus dense que les millésimes précédents de Caillottes (sans doute l’âge grandissant des vignes). La longueur est remarquable et sur la fraîcheur. C’est un vin qui donne le ton, ouvert, fruité avec une acidité nette mais douce. Aucun excès ni dans un sens, ni dans l’autre. Sur cette cuvée toujours plus simple, de jeunes vignes qui ne pardonnent rien, il est de bon augure de trouver un tel jus. C’est une très belle bouteille, déjà appréciable mais qui se bonifiera pour commencer de se livrer dans 3 à 5 ans. 81/100 ; 5 ++ (id est, on peut en attendre 90-92/100 dans 5 à 10 ans).

Les Monts-Damnés 2012. Au contraire des autres, cette bouteille vient d’être ouverte, or à cet âge de leur vie, les vins du domaines sont bien plus facile à aborder après quelques jours, voire une semaine. Toujours cette couleur vive, jaune pâle à reflets verts. « Visiblement » c’est plus fermé. Le fruit est retenu bien que présent, comme caché derrières quelques très élégantes notes végétales (un soupçon de bourgeon de cassis). La minéralité habituelle de ce terroir éclate au nez avec ces notes typée de silex, de pierre mouillée, sèche. Très difficile à décrire. Un nez que je qualifierais de droit. Impeccable, taillé comme un diamant. La bouche est plus facile à lire, comme souvent sur les vins trop jeunes. Ce qui marque le plus, c’est le contraste avec le vin précédent. Alors que Caillottes était déjà magnifique, une grande marche est grimpée quand on touche à la matière de Monts Damnés. Puissamment structurée, organisée, cette bouche très intellectuelle est sublime. Aromatiquement, ce sont les agrumes qui se développent particulièrement en finale, citronnée, superbe. La longueur est grande, pure… c’est une bouteille qui ira loin. 87/100 ; 10 ++

Culs de Beaujeu 2012 de nouveau un vin ouvert depuis plus longtemps. La couleur est un peu plus soutenue. Le contraste n’en reste pas moins saisissant. Le nez ne montre pas ces notes minérales (qu’il ne montre jamais, d’ailleurs) ni les touches végétales (élégantes) de Monts Damnés. On est ici plutôt sur une trame exotique avec quelque chose de poivré. C’est un vin beaucoup plus évident, immédiat et même sensuel (toute proportion gardée). La bouche est large, puissante. Le fruit est plus mûr, plus exotique, moins agrume. La longueur excellente. On trouve de surcroît des notes épicées et la touche végétale absente du nez apparaît en milieu de bouche. C’est beau ! Même si le contraste expressif provient largement de l’ouverture, ce vin semble beaucoup plus spontané que Monts Damnés. Un caractère finalement récurrent de cette cuvée. Le fait, cette année, qu’il reste un peu de résiduel (un peu plus) n’y est sans doute pas étranger. 90/100 ; 10 ++

La Grande Côte 2012 est d’un jaune légèrement plus intense, toujours à reflets vers. Le nez est plus complexe, plus riche, plus expressif. Un pallier est franchi en terme d’arômes exotiques, la mangue apparaît, soutenue de fruit jaune (pêche). Même si on ressent bien que le vin est tout en retenue, il livre déjà énormément d’éléments, de précurseurs… en bouche, tout est sublimé : matière, aromatique, élégance… La complexité est incroyable, toujours tournant autour de l’abricot, de la mangue, de l’ananas, du citron avec un trait végétal qui ajoute encore en complexité. La matière donc est imposante, puissante avec une finale tendue magique. La longueur est déjà immense. Magnifique bouteille, qu’il faudra certes attendre, mais qui devrait s’élever très haut dans le panthéon des vins. Tout dans cette bouteille est à sa place : matière, aromatique, acidité, alcool, richesse. La Grande Côte est toujours un vin d’exception mais je l’ai rarement vu à ce niveau d’équilibre. L’avenir nous confirmera sans doute la haute naissance de ce vin. 93/100 ; 10 ++ (je peux pratiquement parier que ce vin touchera les 100/100 dans quelques années… voire plus !)

Chavignol, côté vigne.

Nous en avons fini avec les blancs 2012, superbe série, nous allons maintenant goûter deux de leurs aînés, 2001 et le grandiose 1995.

La Grande Côte 2001, un millésime à part. François Cotat nous explique que cette année là, il n’aimait pas les acidités. Trop élevées. Alors il a attendu. Quinze jour après que tout le monde ait terminé, il a commencé. Il était tranquille dans les vignes, nous dit-il. Pourtant il considère que c’est de la chance pure et simple. Il a attendu à cause de cette acidité et il a gagné une semaine et demie de grand beau temps. Au lieu de sortir un millésime correct mais dur, il a réalisé une grande année. Malheureusement ce vin est ouvert depuis plusieurs semaines, donc je ne le noterai pas. Le nez développe des arômes puissant de truffe blanche, caractéristique de la Grande Côte à maturité. Les fruits exotiques sont intense. Une note de miel ouvre la bouche qui termine sur une acidité salivante mais bien présente. En bouche surtout, l’on sent la fatigue. A l’ouverture, on devait friser le parfait. Un 95+ sans doute… et toujours superbe.

Mais il n’avait pas dit son dernier mot, il retourne chercher une autre bouteille dans son trésor :

La Grande Côte 1995, le lot de consolation me convient fort bien, car pour connaître la bouteille, c’est une des réussites des années 1990. La bouteille aura un peu le défaut inverse d’avoir été ouverte trop tard. La truffe blanche est à nouveau présente mais légère, pas dominante, on trouve aussi le cassis, le bourgeon de cassis, un peu de fruit rouge. Pas tellement exotique au nez. La bouche révèle une complexité à la fois puissante et aérienne, c’est du grand art. L’équilibre est parfait et montre ô combien le 2001 n’est que presque parfait. Cette fois au sein de cette bouche à la densité incroyable, nous allons retrouver la mangue, le fruit de la passion, les baies, une touche de vert… dans deux ou trois heures de carafe, le vin serait certainement idéal. Sa jeunesse est surprenante, à peine doré, aucune oxydation… 100/100 ; 10 + , peut être une vue de l’esprit mais ce vin  déjà parfait sera encore meilleur dans 5 ou 10 ans !

Arrivés au sommet, nous changeons de registre pour finir sur le plus humble mais non moins excellent :

Rosé 2012, déjà habituellement limitée, la production sur 2012 est quasi inexistante. Ce Rosé est toujours étonnant car il sort des codes. Il est toujours très expressif et c’est un reflet puissant du millésime. Il peut être sec, demi sec… et il vieillit admirablement. Cette année, il marque par son caractère vineux. La couleur est marquée (tout l’opposé de 2010 qui semble plus un blanc taché qu’un rosé), son nez est extraverti, sur le fruit rouge comme la groseille, la fraise et la framboise. Relativement complexe, il a une bonne tenue. La bouche, elle, est puissante et construite. Il semble venir de bien plus au sud. Le fruit revient, surtout la groseille et l’ensemble se termine avec une impression de mâche intéressante, une impression de vin. Puissant. Sans doute ses 14 et quelques % expliquent cette tenue inhabituelle. Voilà un joli vin, qu’il faudra savoir attendre quelques année pour en tirer tout le potentiel. 86/100 ; 5 +

En conclusion de cette dégustation, je dirais que 2012 est manifestement une grande réussite. Les vins sont promis à un très bel avenir si on n’est pas tenté de toucher cela trop tôt. Sur la base de cette dégustation, il fait partie des meilleurs millésimes de ces 10 dernières années car il a tout mais surtout il a l’équilibre.

 

Un domaine : Saget La Perrière (France, Loire)


Nom : Saget La Perrière (regroupe : le Domaine Saget, le Domaine de la Perrière, le Domaine Balland-Chapuis, le Domaine des Grandes Espérances, le Château de la Mulonnière et le Domaine Chupin)

Nature : Domaines indépendants et négoce. Propriété familiale (Famille Saget)

Terroirs : Vallée de la Loire, vins produits sur la quasi totalité des AOP et IGT de la région. A l’origine, Pouilly Fumé.

Surface : 360ha + achat.

Aujourd’hui, un focus sur un domaine : Saget La Perrière, en Loire.

Il y a déjà longtemps que j’ai prévu de dédier un billet au travail remarquable effectué par ce domaine. Je trouve que c’est une tâche d’autant plus importante que ce type de maison souffre de préjugés importants en France (grande superficie, domaine et négoce, présent dans tous les canaux de  distribution, etc…), alors que la vérité n’est pas ailleurs que dans le verre. Et lors de ma dernière dégustation de leurs vins, j’en ai  eu l’exemple parfait… et triste. Avant de juger un domaine, goûtez, mes amis, goûtez et particulièrement à l’aveugle.

La maison Saget va donc à contre courant de tous les préjugés français en matière de vin de qualité, et disons-le d’emblée : ça marche !

Les vins sont superbes, tous parfaitement adaptés à leur marché. Mais il ne faudrait pas comprendre que ce sont des « vins marketing ». Toute la force et la spécificité de la maison Saget et d’être parvenue à faire coexister la logique « domaine indépendant, artisanal » et celle du vin de négoce, régulier et marketé comme il se doit. Comment l’équilibre est-il atteint ? Tout simplement en distinguant de manière claire les différentes activités et en gérant les différentes entités de manière totalement indépendante en ce qui concerne l’élaboration du vin. Le style du Domaine Saget n’est donc pas le même que celui du Domaine des Grandes Espérances, ou du Domaine de la Perrière. Chaque domaine est élaboré par des hommes différents, sous la responsabilité d’un oenologue propre à chaque domaine, sensible à son terroir. Et si l’on cherche un point commun, il se trouvera peut-être dans la recherche de pureté et d’expressivité. En pratique, lorsque l’on déguste chez Saget, chaque domaine a son identité propre et donc bien au contraire d’un domaine de 360ha de vignes, nous avons réellement en face de nous un domaine de 10ha, un autre de 20, etc…

La force de cette structure est donc de tirer pleinement profit de toutes les possibilités offertes à la viticulture française. Par exemple, l’activité de négoce donne naissance à un remarquable Vin de France, La Petite Perrière. Impeccablement positionné, c’est un vin idéal pour les marchés export, le vin dont rêve un importateur : facile, expressif, bon marché et représentatif d’une certaine image du vin de France. C’est un type de vin dont je ne connais, hélas, pas beaucoup d’exemple en France, alors qu’il s’agit exactement de ce qui manque sur le marché pour promouvoir efficacement la France. Mais à l’opposé, le domaine produit des cuvées ciselées, d’une typicité implacable comme le Savennières « L’Effet Papillon » du Château de la Mulonnière ou le Pouilly Fumé du Domaine Saget, qui sont deux vins superbes, apte à un long vieillissement en cave.

Ce domaine donne un bon coup de pied au derrière des préjugés des amateurs et critiques de vins français, pour qui seul vaut le domaine indépendant. Mais rappelez-vous toujours que la plupart des noms bourguignons que vous connaissez sont des négoces (et d’une qualité indiscutable), on pensera à William Fèvre, Louis Jadot ou encore Bouchard Père et Fils. Et n’oubliez pas non plus que les grands Châteaux Bordelais couvrent des superficies très importantes (de l’ordre de la centaine d’hectare) et des terroirs très hétérogènes, beaucoup plus hétérogènes que chaque domaine de la maison Saget pris individuellement. D’ailleurs, il ne faut pas s’y tromper : le Domaine Saget (Pouilly Fumé) et le Domaine des Grandes Espérances (Touraine) sont tous deux présents dans le Guide Bettane et Desseauve ainsi que dans celui de la RVF.

Je ne pourrai pas vous faire une revue de détail, tant les vins sont nombreux, mais je vais balayer assez largement la gamme et vous brosser un portrait de quelques cuvées particulièrement intéressantes.

NB : Je vous rappelle de vérifier mon barème afin d’interpréter mes notes. A partir de 70/100 on entre pour moi dans la catégorie des bons-très bons vins. 80, très bons à excellents et 90+ correspond à des vin exceptionnels. Ma notation ne correspond pas au barème Parker.

LES BLANCS :

La Petite Perrière Sauvignon Blanc : La démarche derrière ce vin est de mettre en lumière le savoir faire du domaine sur les cépages de son berceau d’origine (le Centre), que sont le Sauvignon blanc et le Pinot Noir. La Petite Perrière n’est donc produite que sur cet deux cépages. En l’occurrence il s’agit réaliser une sorte de Sauvignon Blanc idéal, constant dans ses caractéristiques, bon marché et destiné à une consommation rapide. Assembler des vins de diverses origines est une brillante idée car il permet de balancer le trop mûr des Sauvignons du sud (mais souvent très fruités) avec la fraîcheur et les arômes plus végétaux du nord. On obtient, pour le 2011 goûté il y a un an, un vin à la fois exotique et frais avec une touche variétale de bon aloi. Un vin qui n’est pas destiné à la garde, disons-le encore, à consommer dans l’année. Un remarquable rapport qualité prix. Bon vin, à consommer dans l’année, environ 70/100 ; 0 0

Domaine des Grandes Espérances, le Blanc, Touraine 2010 : dégusté en décembre dernier (sauf mention contraire, valable de tous les vins). 100% Sauvignon Blanc. Plus typiquement bourgeon de cassis et buis. Légère touche exotique. La bouche est ronde avec une note acide en finale et un retour discret du végétal en finale. Joli vin, bien dans l’esprit Touraine. A consommer dans les deux  prochaines années. 72/100 ; 0 0

Domaine des Grandes Espérances, Roi Soleil 2011 : 100% Sauvignon Blanc. Micro-cuvée (de l’ordre de 1000 à 3000 bouteilles par millésime). Parcelle de vieilles vignes. D’emblée on note un surcroît de maturité et une structure plus grande. Les arômes sont intenses, plus portés sur le fruit. La bouche est vineuse et très minérale. C’est un beau vin mais qui demande encore quelques années pour se mettre en place. 75/100 ; 5 +

Domaine des Grandes Espérances, Aurore 2010 : A mes yeux, la différence de millésime joue à plein. Les 2010 sont plus en place et l’équilibre et plus sur la fraîcheur que sur la maturité. Ici nous retrouvons une cuvée parcellaire, 100% Chenin. Le nez est large, gras, légèrement beurré. La bouche est ronde et pleine mais tendue en même temps. Beaucoup de fruit, mûr. Très beau vin, attendre quelques années. 79/100 ; 5 ++

Domaine Saget, Pouilly-Fumé 2010 : C’est la cuvée de référence du domaine, à noter que sa commercialisation tend à être retardée afin de proposer le vin à un moment où il est déjà en place. 100% Sauvignon Blanc. Note variétale, très élégante, au nez. Puis une impression de largeur avec du fruit mûr et des arômes floraux. Nez complexe. La bouche est d’une grande élégance, pleine, et présente des fruits jaunes avec une touche assez étonnante de groseille. Vin extrêmement élégant, magnifiquement équilibré. C’est une superbe bouteille qui va devenir exceptionnelle dans quelques années mais qui est déjà très accessible. Indiscutablement un Pouilly-Fumé de référence. De surcroît d’un excellent rapport qualité prix ! 86/100 ; 5 ++ 

Domaine Saget, Roches 2009 : Je lui ai trouvé plus de minéralité et quelque chose de cristallin. La bouche est plus orienté sur le arômes végétaux. Finale sur la fraîcheur. Attendre. 82/100 ; 5 ++

Domaine Saget, Les Sablons 2009 : Un vin tout à fait étonnant sur 100% Chasselas. C’est une rareté désormais car le Chasselas est largement abandonné sur Pouilly-Fumé au bénéfice du Sauvignon Blanc. L’idée derrière ce vin est de faire la démonstration que si le cépage est traité avec attention, il peut produire des vins intéressants. Pour votre information, le Chasselas est beaucoup plus connu soous le nom de Fendant, le célèbre vin suisse. Le nez est grillé, gras avec des fruits comme la mangue et le litchi. Vraiment très intéressant. La bouche est nettement dominée par l’élevage (le pourcentage de bois neuf est beaucoup moins important dans le 2010). Fraîcheur remarquable de l’ensemble alors que c’est souvent la faiblesse du Chasselas. Un vin extrêmement intéressant (premier millésime, je crois), qui devrait donner quelque chose de superbe sur un millésime comme 2010… à suivre. 76/100 ; 5 +

Château de la Mulonnière, L’Effet Papillon, Savennières 2008 : Ce vin, je l’ai dégusté il y a un an, au domaine. Nez d’abricot, de litchi et de fruits secs. Bouche à l’avenant. C’est excellent et très expressif. Un des meilleurs Savennières que j’ai récemment dégustés. A ne pas rater. 89/100 ; 5 + 

LES ROUGES :

Domaine des Grandes Espérances, le Rouge, Touraine 2010 : Cocktail détonnant de 60% Gamay, 20% Malbec, 20% Cabernet Franc. Cahier des charges : un vin à boire à deux sans distinction de sexe et en moins d’une heure. Résultat : objectif atteint. Ce vin est facile et jouissif. Très souvent, je trouve le terme « vin de soif » complètement dévoyé, employé pour qualifier des vins de hauts rendements, déséquilibrés, mal mûris, dépourvu de corps et trop acides… mal fichus, en fait. Ce n’est pas le cas ici, voilà un véritable vin de soif, vin de copains. Du fruit, du fruit, du fruit. Au nez et en bouche, aucune sensation de verdeur ou râpeuse. C’est bien fait et ça glisse sur la langue. L’équilibre est très bon. Un vin dangereux 😉 et il va sans dire, un rapport qualité prix imbattable 73/100 ; 0 0

Domaine des Grandes Espérances, Supernova 2009 : 100% Malbec, micro-cuvée. Issus de vieilles vignes, ce vin réalise exactement ce qu’on attend d’un Malbec de Loire – et qu’on ne trouve pratiquement jamais – la puissance, le gras et l’explosion aromatique du Malbec avec la fraîcheur du climat ligérien, qui apporte une texture plus souple, moins alcooleuse que dans le sud. Le nez est poivré, épicé avec un fruit noir bien mûr. Quelques touches florales apportent de la complexité. La bouche est pleine, avec une belle matière et des tannins plaisants. Aromatiquement on retrouve en plus la cerise et le noyau. C’est excellent mais encore jeune. Chapeau ! 82/100 ; 5 + (90/100 ; 5 + mise à jour suite à dégustation du 25 mai 2013)

Domaine des Grandes Espérances, les Ailes Pourpres 2010 : 100% Cabernet Franc. Un OVNI. Son élaboration est déjà une surprise (parlez-en avec Arnaud ou Laurent si vous les rencontrez). Que dire sinon que ce vin est le charme à l’état brut. C’est une grande bouteille, indiscutablement. Le nez est superbe, dense, profond, fruité. Le boisé complètement intégré apporte sa complexité. En bouche c’est à la fois énorme et soyeux : un ange en bouteille. Il peut encore vieillir, il gagnera assurément, mais c’est déjà excellent. Comme dirait un ami « Superb effort! » ; c’est fantastique et j’adore. 90/100 ; 5 +

LA BULLE :

Nous terminerons sur une bulle, je n’en ai goûté qu’un seul au domaine mais il en existe plusieurs. Particulièrement la cuvée Constellation, qu’il me tarde de découvrir. Il s’agit de :

Domaine des Grandes Espérances, Etoile Filante, Touraine Brut (blanc) : Un effervescent « entrée de gamme » qui passe 12 mois sur latte. 70% Chenin, 30% Chardonnay. Beaucoup de fraîcheur dans ce vin. Je lui trouve du fruit rouge (groseille, cerise), de la poire. L’effervescence est un peu rustique mais le vin est juteux avec de la pomme ou encore du litchi en bouche. C’est un vrai plaisir. Festif, jouissif… un leitmotiv sur ces cuvées à boire tous les jours… Le prix est indécent tellement il est raisonnable… plutôt apéritif que gastronomique. Bottoms up! 71/100 ; 0 0 

Les Ailes Pourpres (design de l'Etiquette)

Les Ailes Pourpres (étiquette), un dessin de Anne Montel

Qu’ajouter en conclusion ? Un (des) domaine(s) que je vous conseille de découvrir. La qualité du travail est irréprochable et les vins nous en donnent toujours pour notre argent et même souvent bien plus. Le Pouilly-Fumé est un vin de référence pour l’appellation et je vous recommande instamment de le découvrir. De toute façon, il faut se rendre à l’évidence : de part la stratégie de domaine, qui consiste à préserver l’identité propre de chaque domaine, de chaque terroir, vous trouverez toujours un vin qui correspond exactement à ce que vous cherchez. Il est aussi remarquable que malgré des millésimes difficiles comme 2011 en Centre ou même 2009 dans une certaine mesure, la qualité est toujours là, les vins réguliers… que demander de plus ? Sans aucun doute de voir plus souvent ce type de domaine sur les tables et dans les guides, qui ont bien du mal, parfois, à admettre qu’on peut faire de grands vins autrement qu’avec 4ha, de la poudre de perlimpinpin et, de préférence, dans le fond de son garage. Le bon vin, c’est avant tout du talent et de la rigueur. Et dans la maison Saget, on en a à revendre.

ALKO: Gewürztraminer 2012 by Spy Valley (New-Zealand, Marlborough)


Producer: Spy Valley

Wine: Gewürztraminer

Vintage: 2012

Origin: New-Zealand, Marlborough

Price range: 10-15€ (Finland, Alko)

Available at Alko: Yes (04/13), 599237

Marlborough in New-Zealand is most famous for its Sauvignon Blanc and more recently for its Pinot Noir. Though, over the past years, experiments are increasing around other « nordic » grapes. These being Syrah, Riesling… and Gewürztraminer. On the paper this does not really look like a good idea. If you consider France, Sauvignon blanc favorable climates (Center France) differs widely from the Gewürztraminer climates. However, one must admit that results with Riesling (an other grape from Alsace in France or Mosel in Germany) are indeed positive…

The nose is not uninteresting, there is a hint of litchi, some stonefruit too. Nothing extremely expressive but decent. Good first impression. In the mouth however, the wine fells short. There is no complexity, only very direct and not longlasting notes of sweet peach only brought by the 12 grams of residual sugar. Otherwise, a not too unpleasant sweetness and some not too bad acidity. Overall pretty average wine. Not unbalanced though not astonishing. Slightly disappointing considering the price.

Wineops’ rating: 63/100 ; 0 0

 

Le Bergeron « Comme Avant… » 2010 by Jean-Pierre et Jean-François Quénard (France, Savoie)


Producteur : Jean-Pierre et Jean-François Quénard

Vin : Le Bergeron « Comme Avant… »

Millésime : 2010

Origine : France, Savoie, Chignin-Bergeron

Prix : 20-25€ (France, Caviste/Domaine) ; 40€ (France, Restaurant)

Ce vin de Savoie de l’appellation Chignin-Bergeron, comme tous les Chignin-Bergeron est issu du cépage… Bergeron. Soit, pour éclairer votre lanterne que je sens sourde, la Roussanne. Ce nom vous est sans doute familier car il s’agit en fait un cépage phare de la Vallée du Rhône. Il entre dans l’assemblage de tous les vins blancs du Rhône septentrional à l’exception du Condrieu et de Château Grillet (Viognier), en compagnie de la Marsanne, ainsi que dans beaucoup d’excellents Châteauneuf-du-Pape et de nombreux vins satellites du Rhône Méridional. Je me prends d’ailleurs souvent à regretter sa trop rare utilisation comme cépage dominant ou en monocépage au bénéfice de la Marsanne, que je trouve bien moins intéressante (plus grasse, moins complexe et moins équilibrée) mais qui a l’avantage d’être beaucoup plus facile à cultiver et vinifier. La Roussanne, quand elle s’exprime au maximum de ses possibilités (c’est-à-dire seule), donne des vins spectaculaires dont un des meilleurs et plus exclusifs représentants est le Châteauneuf-du-Pape Roussanne Vieille Vigne du Château de Beaucastel.

Ce vin est produit à partir de la dernière trie dans les vignes, les raisins les plus mûrs, donc. Il est vinifié en sec (pas de sucre résiduels) avec une fermentation longue et vieillit en fûts et demi-muids pendant un an.

C’est un vin dont le nez est extrêmement puissant, grillé, mellifère, avec également un fruit jaune très mûr. La bouche est splendide. Extrêmement longue, concentrée et puissante. Elle développe le même type d’arômes avec une fraîcheur remarquable. Ce vin est réellement superbe et encore très jeune. Il sera certainement à son mieux dans 5 ans. Aucun gras excessif, beaucoup d’équilibre, il est exemplaire.

90/100 ; 5 +

Chignin-Bergeron "Comme Avant..." 2010 by Jean-Pierre et Jean-François Quénard

Chignin-Bergeron « Comme Avant… » 2010 by Jean-Pierre et Jean-François Quénard

ALKO: Chardonnay Thomas Hyland 2011 by Penfolds (Australia, South Australia)


There was a long time I had not reviewed an Australian wine. It is true that the general overripeness of these wines has started to be boring. Red and Shiraz more specifically cannot really be enjoyed on the long term… each time this jammy-everything-taste-the-same and heaviness came to kill my palate.

Chardonnay still are a strong grape in the country and since it is very flexible (actually much more than the Syrah or Shiraz), you can be pleasantly surprised.

The Penfolds Thomas Hyland Chardonnay 2011 first raised my interest as it is a mere 12,5% alcohol wine. A miracle? Considering the recent evolution of the climate over there, it certainly is. Or else… or else this might be the result of the new partial dealcoholisation process they have introduced. Basically, they take away up to 34 g/l of sugar, that is up to 2% alcohol, and it seems that the results are qualitatively acceptable. I am pretty convinced that this is what happened in this wine and overall, I must say that my impression are positive. The wine is much more enjoyable than many an Australian wine I tasted earlier.

The nose is fragrant with notes of flower and stone fruit. There is no oakiness, just a hint of butter. In the mouth we find back these aromas. A very nice acidity come to clean the palate. To some extent, it makes me think of a sunny Chablis. The wine delivers, the one only drawback is the short finish which carries a very slightly unpleasant artificial aftertaste. This and the price tag makes it fall short on the 70/100. But still, a wine worth tasting!

Wineops’s rating: 69/100 ; 0 0

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Une visite, Weingut Kollwentz (Autriche, Burgenland)


Weingut est le terme générique pour désigner un domaine viticole en Allemand. Kollwentz est un domaine, disons, légendaire du Burgenland (même si la légende n’est pas si vieille). Anton Kollwentz est le premier qui crut dans les vins rouges du Burgenland et surtout dans un cépage local complètement sous évalué : le Blaufränkisch. Désormais ce cépage jadis vulgaire est la carte de visite de la région, qui de pauvre est devenue une des plus dynamiques du pays.

La Vinothèque

Kollwentz est basé dans le Sud-Ouest du Burgenland, près de Eisenstadt. Il cultive 20ha, plantés principalement de Blaufränkisch, Pinot Noir et Chardonnay et complétés par    quelques autres cépages, Zweigelt, Cabernet Sauvignon et Sauvignon Blanc. Il produit quatre vins blancs : un Sauvignon Blanc, Steinmühle et trois Chardonnay, le Leithagebirge (sorte de premier cru) puis les deux icônes du domaine, le Gloria et le Thatchler (équivalent à des Grands Crus). Les vins rouges sont plus nombreux, ils sont dans l’ordre de prestige : Zweigelt Föllikberg, Blaufränkisch vom Leithagebirge, Eichkogel, Dürr, Cabernet Sauvignon, Setz, Point et Steinzeiler. On trouve enfin un rosé et quelques Pädikatswein (vins liquoreux).

Andi Kollwentz, qui a repris le domaine de son père Anton est un grand vigneron, grand, sympathique et terriblement exigent. La dégustation nous a conduit dans les vignes où nous avons pu constater à quel point Andi soigne ses vignes. Les rangs sont impeccablement palissés, irréprochablement conduits. Un seul rideau de feuille, chose remarquable et essentielle. Pas d’herbicide, pas non plus d’irrigation (pratique autorisée en Autriche) et une connaissance parfaite de ses terroirs. La visite des vignes permet de mieux comprendre le niveau atteint par les vins. Autre illustration : 2010 est un millésime assez difficile en rouge, particulièrement chez Kollwentz et Andi, ne trouvant pas les vins au niveau, a donc décidé de déclasser l’intégralité des crus (en dehors du Pinot Noir Dürr).

La dégustation commence par les blancs. Le Sauvignon Blanc Steinmühle 2011 qui est la parcelle la plus éloignée du domaine (une quinzaine de kilomètres plus à l’Est), est plutôt incroyable vu le millésime, vraiment très dur pour les blancs. C’est un Sauvignon surpuissant, à l’heure actuelle très variétal mais soutenu par un nez de silex. En bouche il est très rond et très aromatique également avec une finale tranchante. Un vin de grande qualité qui demandera du temps et qui n’est pas sans points communs avec Sancerre (83/100). Suit le Chardonnay Leithagebirge 2011. Elevé sur lie dans des foudres, il livre un nez de fruit blancs et de fruits exotiques (typique des Chardonnays de cette région). La finale est très impressionnante pour ce vin Premier Cru (86/100). Ces deux vins, considérés plus ou moins comme des premiers crus, constituent l’entrée de gamme du domaine et sont de beaux rapport qualité prix. Ils auront besoin de 2-3 ans pour se faire, avec une durée de vie bien plus longue.

Les deux blancs suivant sont Gloria et Thatschler. Ces deux vins de Chardonnay sont issus de deux parcelles considérées comme des Grands Crus par Andi. Il s’agit pour la première d’une parcelle exceptionnelle plantée au sommet de la colline bordant le village, soit au dessus de 300m (le reste du vignoble se trouve entre 150 et 220m) exposée Sud-Est. C’est le vignoble le plus frais du domaine avec la parcelle Dürr, située juste en dessous. Le Thatschler se trouve lui en bas de cette colline (200-240m) avec une exposition semblable, protégé du vent et bordé par le forêt. Deux parcelles exceptionnelles, dont la première mention écrite est 1570. Gloria 2010 est un vin plutôt puissant, même s’il est encore sur la réserve. On part sur des touches grillées délicates, on retrouve aussi les fruits exotiques. Tout est d’une grande élégance mais on sent un vin qui ne se livre pas (la mise ne date que d’avril). La bouche en revanche est plus déliée. Il présente actuellement plutôt son côté minéral avec une intégration de l’acidité remarquable qui me rappelle celle d’un Montrachet. La longueur est très impressionnante. On tient là un très grand vin, qu’il conviendra d’attendre patiemment (88/100). Le Thatschler 2010 présente un profil plus intégré. Nous sommes plus fruit blancs et fleur. La bouche est très tendue, finale superbe encore une fois (88/100). Ces deux vins encore fermé seront de grandes bouteilles dans quelques années. Leur qualité s’exprime pour le moment à travers leur impeccable et surpuissante structure. Deux vins dont je vous reparlerai en temps et en heure…

Les 5 hectares du Gloria, perdus dans la forêt.

Nous passons aux rouges.

Zweigelt Föllikberg 2010 : un des rares 2010 qui seront mis en vente. Epicé, très fruité, la matière en bouche est vraiment puissante, les tannins bien serrés. Quelle densité ! Trop ? A suivre sur quelques années mais je parie dessus (82/100). S’ensuit le Blaufränkisch vom Leigthagebirge 2009. Changement de millésime, fin de la plaisanterie. Un vin très épicé, très fruité et très mûr. La matière est superbe, beaucoup plus ronde, plus douce et pourtant les tannins sont bien là. Nous avons clairement passé une barre (87/100). Eichkogel 2009 marque pour moi le palier de 90/100. Le nez est grand, très grand avec un fruit tout en équilibre et intégration avec les épices et les notes empyreumatiques discrètes de l’élevage. Quant à la bouche… elle est irréprochable. Magnifique (91/100).

Les Grands Crus commencent avec Setz 2008. Un Blaufränkisch, donc, dominé par les épices (j’utilise l’analogie avec une Syrah du Rhône septentrional sans tannins pour décrire le BF). La parenté avec une Côte-Rôtie est d’ailleurs ici évidente. La texture en bouche montre la même profondeur. La fin de bouche est interminable. Vin encore un peu serré malgré ses 30 mois d’élevage (93/100).  Point 2008 propose un profil proche mais peut-être plus fumé avec une bouche encore plus ronde. Je mise sur un potentiel supérieur mais à l’heure actuelle je trouve que Setz est plus intéressant (92/100). Steinzeiler 2008, l’assemblage BF/Z/CS à forte dominante BF, est un niveau au dessus, il faut le reconnaître. C’est sur la profondeur que se fait la différence. L’aromatique est aussi plus libérée. Un style magique. (95/100). Nous terminerons sur Dürr 2010 qui est un Pinot Noir d’excellente qualité, au niveau d’un premier cru de la Côte de Nuits. Toutefois, s’il goûte déjà bien, je ne lui voit pas un potentiel de plus de 5 ans. A partir de ce moment-là, je doute qu’il s’améliore encore. Il me laisse en comparaison un peu sur ma faim (87/100).

Une mention pour finir au Sauvignon blanc Beerenauslese 2010 qui est ni plus ni moins le meilleur Sauvignon liquoreux (en monocépage) qu’il m’ait été donné de goûter. En effet, le Sauvignon est très difficile à cultiver et vinifier correctement en liquoreux, surtout à ces niveaux de richesse (c’est une des grandes raisons de son assemblage avec le Semillon en Sauternais). Remarquable, épices douces, acidulé et fruits blancs avec une liqueur discrète (92/100).

Une dégustation grandiose de près de 3h30 qui confirme indiscutablement le statut de la propriété. Non seulement leurs rouges sont parmi les meilleurs d’Autriche, mais ils surpassent bien des grands d’ailleurs. Ce domaine serait probablement dans mon top 10 mondial. Il ne reste plus qu’à attendre les grandioses crus 2009. A l’heure actuelle et en général, je recommande particulièrement Eichkogel, qui est LE rapport qualité-prix du domaine. Pour finir, voici un lien vers le site du domaine Kollwentz.

La cave de vinification, une partie des trois millésimes en élevage…

ALKO: Reina Ma Christina 2008 by Codorniu (Spain, Cataluña)


Reina Maria Christina 2008 by Cordoniu is what we call a « blanc de noir ». This is quite specific to Champagne and Cava, sparkling wines in general (though you can find it very rarely on still wine bottles). It means that the wine is made out of black grape (typically Pinot Noir) event if it is a white wine. This is achieved through a very gentle pressing and no maceration (no color extraction). It usually results in a more powerful taste and a wine with more body. That kind of sparking is usually recommended  to be tasted with meals, not as aperitif.

I must say that aside from the very nice bottle, this wine was a disappointment. The dosage is very strong, so the wine bears a clear soft finish, which makes it quite boring to taste. The aromas are not developed and do not seem to be able to develop a lot. In other word, this is a wine I would not recommend, especially at this price point.

Wineops’ rating: 63/100 ; 0 0

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