2007

La grande Verticale de l’Infidèle du Mas Cal Demoura, de 1998 à 2010


Une fois n’est pas coutume, je suis Parisien pour 48h. L’occasion de mettre en place une dégustation qui me fait de l’oeil depuis 6 mois et dont je vais ici partager les conclusions avec vous.

Il s’agit d’une verticale quasi complète du Mas Cal Demoura, cuvée l’Infidèle. L’Infidèle est un rouge d’assemblage Syrah, Grenache, Mourvèdre, Carignan et Cinsaut, dont vous trouverez les détails ici.  Notre dégustation comprend les millésimes 1998, 2000, 2001, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010. Tous les vins ont été simplement ouverts et vérifiés 4 à 6h avant la dégustation, 2004 étant très fermé a été carafé. Si vous voulez optimiser l’expressivité des vins, 2010, 2009, 2007 et 2006 pourraient passer 1 à 3h en décanteur (ou ouverture 12 à 18h avant dégustation). Le service de ces vins s’est fait du plus jeune au plus vieux, ce qui est un ordre que j’ai toujours expérimenté comme bon. Plusieurs raisons justifient cette approche, le fait est que je n’ai jamais rencontré de cas qui contredise cet ordre.

Vincent Goumard

Vincent Goumard

Je vous donne déjà quelques éléments. Tous ces vins sont ouvrables et buvables en ce moment, aucun n’est irrémédiablement fermé. Aucun n’est trop vieux à l’exception de 2000, sur le déclin depuis déjà plusieurs années. Aucun millésime récent (depuis 2004) n’a entamé sa phase descendante. Vous remarquerez à la lecture un virage important dans le style du vin en 2003, date de la reprise du domaine par Vincent Goumard, dont la progression est constante depuis lors. Une conclusion préliminaire est que vous pouvez acheter ces vins chaque année sans vous soucier de la qualité : aucun raté en quasi dix ans.

Voici donc la série.

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L’Infidèle 2010

Au départ le nez présente une légère note de réduction. Puis il développe assez rapidement sur le poivre et un fruité intense, noir et sucré. Cassis, mûre. Une discrète note torréfiée, type cacao apparaît. Une des rares fois où je ressens l’élevage sur cette cuvée, mais c’est tellement léger que dans quelques années, cette note viendra juste ajouter à la complexité du vin. Voilà un nez d’une très grande élégance, avec une structure qui impressionne. En bouche, une attaque nette et large en même temps, Il y a beaucoup de matière, le vin est très rond en milieu de palais, sans aucun creu. Plein, mûr, puissant, il présente un équilibre impeccable, avec une finale superbe et très longue. C’est véritablement un grand vin et, à mon avis, le meilleur réalisé jusqu’à présent. Il est encore jeune et demande à s’intégrer encore deux ou trois ans pour s’exprimer plus pleinement. 89/100 ; 5 ++ (il atteindra 100/100, j’en suis certain).

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L’Infidèle 2009

Le premier nez est nettement dominé par la Syrah. Il présente un poivré typique (très rhodanien) puis un fruit mûr, noir, qui le replace plus dans un profil aromatique sudiste. L’équilibre du nez est aussi remarquable que frais. L’attaque est très précise, le vin défile en bouche avec une grande justesse. Il est suave, plus intégré. La fraîcheur est assez incroyable vu la chaleur du millésime. Equilibre irréprochable. Une réussite 90/100 ; 5 +.

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L’Infidèle 2008

Cette fois, c’est le Mourvèdre qui domine. Nez plus type « confiture » au sens où une certaine douceur semblable à l’odeur de la confiture de fraise chaude vient au nez. Un peu de pruneau également (pas négatif), de la garrigue et des herbes aromatiques. C’est un nez plus doux, moins aigu que les deux précédents mais avec un charme incroyable. Ce vin me donne une impression beaucoup plus féminine, sensuelle. La chaleur douce d’une soirée d’été dans un jardin. La bouche est sans aspérité, les tanins absents, totalement fondus. La sucrosité légère (que j’avais déjà perçue il y a deux ans) est là, elle souligne le charme de ce vin. Il est langoureux et a la beauté douce d’un dégradé noir et blanc. Dans son style, c’est un vin universel, il est extrêmement facile à apprécier. Le potentiel est bon et il a peu évolué ces dernières années. Il manque un tout petit peu de complexité par rapport aux deux précédents et d’un petit peu de structure, de netteté (mais on touche vraiment ici au détail). Ca n’en reste pas moins un superbe vin. 88/100 ; 5 +.

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L’Infidèle 2007

Ici nous trouvons le premier vin dont on peut dire qu’il a intégré toutes ses composantes. Rien ne prend le dessus, aucun cépage ne s’affirme plus que l’autre. Il part d’emblée sur un fruit frais avec fraise, framboise et cassis, très dense. A l’ouverture, des notes de ces mêmes fruits, plus mûrs et de mûre apparaissent et complètent l’ensemble. Les herbes aromatiques viennent tendre l’ensemble et les épices. Le nez est très complexe et très profond. L’image qui me vient à ce moment est celle du Duomo de Florence et sa marqueterie de marbre immense et brillante. En bouche, la constitution de ce vin s’affirme encore plus. L’attaque est large et pure, mais dans un tout autre style que 2010. Alors que 2010 est en puissance, agité et impétueux, jeune ; 2007 est lui posé, homogène, d’une beauté classique.Le milieu de bouche prolonge le développement de l’harmonie. Qu’ajouter ? Belle densité, beaucoup de longueur, intense et sur le fruit. Le tout est vraiment très structuré avec juste ce qu’il faut de tannin. C’est superbe, grandiose. 96/100 ; 5 + (le lendemain, le vin a pris encore plus de volume… excellent, réellement).

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L’Infidèle 2006

D’emblée, on note une certaine fermeture aromatique, mais rien à voir avec le 2004 que j’ai déjà goûté avant le carafage. Ici, c’est plus ferme que fermé. Le fruit noir, avec encore cassis (que j’ai retrouvé sur presque tous les vins), myrtille, est présent, mais comme au coucher du soleil en forêt… c’est très sombre. En bouche les tannins sont pour la première fois réellement présents. Ce sont des tannins étendus, gros et ronds. L’impression pour moi est de douceur malgré tout. Une douceur très différente de 2008, pas du tout facile. C’est un vin qui vous aggripe et vous tient comme une main gigantesque, amicale mais un peu maladroite… ce charme est difficile à comprendre : les tannins sont vraiment dominants et dérangeront les palais qui n’y sont pas habitués. Le fruit noir revient en finale, la longueur est bonne. J’aime ce vin, toujours aussi austère. Il m’évoque une abbaye cistercienne, avec sa beauté rigide et pure, qui nécessite une certaine sensibilité pour la comprendre. Mon avis est qu’il ira très loin. Par contre, c’est encore difficile en ce moment. 84/100 ; 10 + (le lendemain, le fruit s’est nettement révélé, ce vin aurait dû être carafé).

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L’Infidèle 2005

Indiscutablement, le nez de ce vin est sublime. Tout en finesse, une sorte de 2007 plus délicat. Complexité, équilibre. Le humer est jouissif, il dévoile à chaque passage une nouvelle nuance. La bouche est d’une fluidité incroyable. Quelle élégance ! En finale, on reste sur la fraîcheur d’une touche de groseille. La matière est légère, pas du tout la densité de 2007 ou 2010. A adapter soigneusement au plat pour en tirer toute la substance. La bouche est pour moi un peu en retrait ce qui fait que je ne passerai pas la barre de 90. Il a encore du temps devant lui, mais je ne le vois pas vraiment pouvoir encore gagner, sauf à retrouver un peu de sous-bois en bouche… 87/100 ; 0 0.

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L’Infidèle 2004

Celui-ci est réellement fermé et goûte jeune bien que ce soit plus une jeunesse aromatique qu’une jeunesse de structure. Un peu d’épice douces, un peu de poivre. Un (tout) peu de fruit. La bouche est très nette, très fraîche, sur la groseille. La finale est bonne, tant en longueur qu’en plaisir. Après comparaison, c’est un peu moins structuré que 2005. Je l’ai déjà mieux goûté. Il est possible qu’il se soit un peu fermé, il venait d’être transporté. 78/100 ; 5 +.

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L’Infidèle 2003

Attention changement de registre (c’est le millésime de transition, d’ailleurs, le passage de flambeau entre Jean-Pierre Jullien et Vincent Goumard). Un note nouvelle apparaît, qui sera magnifiée dans 2001 et 2000. La note viandée, giboyeuse si typique du Mas Cal Demoura de Jean-Pierre Jullien. Ici, le gibier/tannerie le dispute au fruit noir. Comme si l’on pouvait clairement identifier les quatre mains qui ont contribué à l’accouchement de ce vin. C’est tout à fait fascinant. En terme de plaisir, c’est un nez plus ou moins avenant selon les goûts de chacun, même s’il ne présente aucun défaut objectif. La bouche est dans le même registre avec plus d’expressivité que les trois vins précédents. Ce vin divise et divisera. Dans le groupe qui participait à cette dégustation, perrsonne n’adore mais certains détestent. Avec un accord approprié, ce vin brillera, par exemple et justement sur du gibier. Il est expressif et bien construit. Sans doute à ne plus attendre, il semble avoir un peu baissé « dans l’absolu » par rapport à ma dernière expérience (ce qui ne signifie pas que le vin sera mauvais, mais qu’il va demander plus d’attention quant à l’accord mets-vins pour le mettre en valeur). 76/100 ; 0 0.

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L’Infidèle 2001

Là, on retrouve JPJ dans toute sa splendeur. Si je puis me permettre l’expression, c’est un vin qui a des couilles et le torse velu. Tout ce que j’aime dans ce style. Le nez est très nettement dominé par la viande, le cuir. Ici le fruit est complètement secondaire même s’il participe de l’équilibre. On a aussi le sous-bois et le poivre… Vraiment très dense et tout en puissance. La bouche est du même acabit, ronde et large. Equilibre d’un tout autre genre que ceux de Vincent. Mais équilibre quand même. Le vin déroule sa puissance jusqu’en fin de palais puis laisse en finale une aromatique de quatre épices marocaines. la longueur est un peu en retrait par rapport à 2007 (exemple du genre). Ce vin peut encore vieillir car il n’évolue pas réellement dans un registre tertiaire. 93/100 ; 0 0.

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L’Infidèle 2000

Ouvrez les portes du paradis. Ce vin a dépassé son apogée et se trouve au crépuscule de sa vie. Le nez est encore sympathique, éthéré. Cette fois, il tertiarise nettement. La bouche est par contre comme décharnée, acide, très tertiaire en rétro-olfaction. Poireau en finale. On dirait qu’il a 5 ans de plus que 2001… c’était ma dernière bouteille et c’était trop tard. Il y a deux ans, le vin goûtait encore bien (sans que ce soit extraordinaire). 44/100 ; 0 –.

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Mas Cal Demoura 1998

Enfin nous terminons avec un finish d’anthologie. Le vigneron, la vigne, le vin, tous à la fois touchés par la grâce. Ce vin est absolument sublime et atemporel (il n’apas bougé, voire est encore meilleur qu’il y a deux ans, car développant plus de fruit). Le nez est extrêmement profond, complexe, expressif, ample… Comme les chambres du Château de Versailles. Velours, cramoisi, dorure…  ou pour revenir aux arômes, tous les registres sont là, avec une dominante de fruit, mais aussi cacao, le fumé, légère touche de gibier, tout à fait positive cette fois car participant de la complexité… Grand. La bouche est au diapason. Avec une longueur hallucinante. Il rentre dans les cases de l’archétype du vin parfait. C’est un très grand vin. 100/100 ; 0 0.

Isabelle Goumard

Isabelle Goumard

Une série superbe. 1998, 2007 et 2010 sont trois vin d’un niveau superlatif. Pourtant habitué à goûter ce domaine, l’ensemble des vins a dépassé mes attentes.

Cette fois-ci, n’ayant pas de matériel photographique personnel, toutes les photographies sont issues du site du Mas Cal Demoura.

ALKO: Muga Reserva 2007 by Bodegas Muga (Spain, Rioja)


Bodegas Muga is a Spanish wine producer located in the Rioja Alta. La Rioja is actually divided in three parts: la Rioja Alta, la Rioja Alavesa and la Rioja Baja. The later is the easiest to cultivate, the soils are rich and the climate is warmer… therefore the wines are in general less refined. The two first subregions however are the real deal. Like many regions in Spain, Rioja is mostly planted of the local variety of Tempranillo but they have started to replant other local grapes that have long been underestimated or underused: these are Graciano, Mazuelo (Carignan) and the most known Garnacha (Grenache). Bodegas Muga is a 200 ha estate and buys grape from an extra 150ha. Therefore it is an medium sized to average wine producer of the region (the estates in Rioja are rather big, Marques de Riscal sources from over 1 500 ha).

This Muga Reserva is a blend of 70% Tempranillo, 20% Grenache and a mix of Graciano and Mazuelo to finish. The ageing is 24 month in a mix of barrels from France, USA… then, according to the Rioja rules, it is aged for a minimum of 12 more months in bottle (this, contrary to the compulsory oak ageing is a very good rule).

When opened, the wine displays a very unpleasant charred nose. It is a mix of burned gum and charred oak, probably the smell of the slightly too long oak ageing. This imposes decanting. Half an hour does the trick. Then, this bad note disappears. The wine has a beautiful nose of black cherry, pepper and tobacco. There is also a hint of old wooden furniture… extremely soft and pleasant. The mouth displays the same harmony and somehow peacefulness. We find back the black cherry alongside a hint of strawberry and raspberry (especially in the finish). Spices are stronger and the black pepper brings a good balance. The wine is well integrated, not dominated buy the oak, with a very nice freshness. The finish is long, fruity. This is not a huge and fantastic wine but it is pretty delicious. I recommend it.

Wineops’ Rating: 78/100 ; 5 +

Visit Alko

Muga Reserva 2007 by Bodegas Muga

Muga Reserva 2007 by Bodegas Muga

Une visite, Weingut Kollwentz (Autriche, Burgenland)


Weingut est le terme générique pour désigner un domaine viticole en Allemand. Kollwentz est un domaine, disons, légendaire du Burgenland (même si la légende n’est pas si vieille). Anton Kollwentz est le premier qui crut dans les vins rouges du Burgenland et surtout dans un cépage local complètement sous évalué : le Blaufränkisch. Désormais ce cépage jadis vulgaire est la carte de visite de la région, qui de pauvre est devenue une des plus dynamiques du pays.

La Vinothèque

Kollwentz est basé dans le Sud-Ouest du Burgenland, près de Eisenstadt. Il cultive 20ha, plantés principalement de Blaufränkisch, Pinot Noir et Chardonnay et complétés par    quelques autres cépages, Zweigelt, Cabernet Sauvignon et Sauvignon Blanc. Il produit quatre vins blancs : un Sauvignon Blanc, Steinmühle et trois Chardonnay, le Leithagebirge (sorte de premier cru) puis les deux icônes du domaine, le Gloria et le Thatchler (équivalent à des Grands Crus). Les vins rouges sont plus nombreux, ils sont dans l’ordre de prestige : Zweigelt Föllikberg, Blaufränkisch vom Leithagebirge, Eichkogel, Dürr, Cabernet Sauvignon, Setz, Point et Steinzeiler. On trouve enfin un rosé et quelques Pädikatswein (vins liquoreux).

Andi Kollwentz, qui a repris le domaine de son père Anton est un grand vigneron, grand, sympathique et terriblement exigent. La dégustation nous a conduit dans les vignes où nous avons pu constater à quel point Andi soigne ses vignes. Les rangs sont impeccablement palissés, irréprochablement conduits. Un seul rideau de feuille, chose remarquable et essentielle. Pas d’herbicide, pas non plus d’irrigation (pratique autorisée en Autriche) et une connaissance parfaite de ses terroirs. La visite des vignes permet de mieux comprendre le niveau atteint par les vins. Autre illustration : 2010 est un millésime assez difficile en rouge, particulièrement chez Kollwentz et Andi, ne trouvant pas les vins au niveau, a donc décidé de déclasser l’intégralité des crus (en dehors du Pinot Noir Dürr).

La dégustation commence par les blancs. Le Sauvignon Blanc Steinmühle 2011 qui est la parcelle la plus éloignée du domaine (une quinzaine de kilomètres plus à l’Est), est plutôt incroyable vu le millésime, vraiment très dur pour les blancs. C’est un Sauvignon surpuissant, à l’heure actuelle très variétal mais soutenu par un nez de silex. En bouche il est très rond et très aromatique également avec une finale tranchante. Un vin de grande qualité qui demandera du temps et qui n’est pas sans points communs avec Sancerre (83/100). Suit le Chardonnay Leithagebirge 2011. Elevé sur lie dans des foudres, il livre un nez de fruit blancs et de fruits exotiques (typique des Chardonnays de cette région). La finale est très impressionnante pour ce vin Premier Cru (86/100). Ces deux vins, considérés plus ou moins comme des premiers crus, constituent l’entrée de gamme du domaine et sont de beaux rapport qualité prix. Ils auront besoin de 2-3 ans pour se faire, avec une durée de vie bien plus longue.

Les deux blancs suivant sont Gloria et Thatschler. Ces deux vins de Chardonnay sont issus de deux parcelles considérées comme des Grands Crus par Andi. Il s’agit pour la première d’une parcelle exceptionnelle plantée au sommet de la colline bordant le village, soit au dessus de 300m (le reste du vignoble se trouve entre 150 et 220m) exposée Sud-Est. C’est le vignoble le plus frais du domaine avec la parcelle Dürr, située juste en dessous. Le Thatschler se trouve lui en bas de cette colline (200-240m) avec une exposition semblable, protégé du vent et bordé par le forêt. Deux parcelles exceptionnelles, dont la première mention écrite est 1570. Gloria 2010 est un vin plutôt puissant, même s’il est encore sur la réserve. On part sur des touches grillées délicates, on retrouve aussi les fruits exotiques. Tout est d’une grande élégance mais on sent un vin qui ne se livre pas (la mise ne date que d’avril). La bouche en revanche est plus déliée. Il présente actuellement plutôt son côté minéral avec une intégration de l’acidité remarquable qui me rappelle celle d’un Montrachet. La longueur est très impressionnante. On tient là un très grand vin, qu’il conviendra d’attendre patiemment (88/100). Le Thatschler 2010 présente un profil plus intégré. Nous sommes plus fruit blancs et fleur. La bouche est très tendue, finale superbe encore une fois (88/100). Ces deux vins encore fermé seront de grandes bouteilles dans quelques années. Leur qualité s’exprime pour le moment à travers leur impeccable et surpuissante structure. Deux vins dont je vous reparlerai en temps et en heure…

Les 5 hectares du Gloria, perdus dans la forêt.

Nous passons aux rouges.

Zweigelt Föllikberg 2010 : un des rares 2010 qui seront mis en vente. Epicé, très fruité, la matière en bouche est vraiment puissante, les tannins bien serrés. Quelle densité ! Trop ? A suivre sur quelques années mais je parie dessus (82/100). S’ensuit le Blaufränkisch vom Leigthagebirge 2009. Changement de millésime, fin de la plaisanterie. Un vin très épicé, très fruité et très mûr. La matière est superbe, beaucoup plus ronde, plus douce et pourtant les tannins sont bien là. Nous avons clairement passé une barre (87/100). Eichkogel 2009 marque pour moi le palier de 90/100. Le nez est grand, très grand avec un fruit tout en équilibre et intégration avec les épices et les notes empyreumatiques discrètes de l’élevage. Quant à la bouche… elle est irréprochable. Magnifique (91/100).

Les Grands Crus commencent avec Setz 2008. Un Blaufränkisch, donc, dominé par les épices (j’utilise l’analogie avec une Syrah du Rhône septentrional sans tannins pour décrire le BF). La parenté avec une Côte-Rôtie est d’ailleurs ici évidente. La texture en bouche montre la même profondeur. La fin de bouche est interminable. Vin encore un peu serré malgré ses 30 mois d’élevage (93/100).  Point 2008 propose un profil proche mais peut-être plus fumé avec une bouche encore plus ronde. Je mise sur un potentiel supérieur mais à l’heure actuelle je trouve que Setz est plus intéressant (92/100). Steinzeiler 2008, l’assemblage BF/Z/CS à forte dominante BF, est un niveau au dessus, il faut le reconnaître. C’est sur la profondeur que se fait la différence. L’aromatique est aussi plus libérée. Un style magique. (95/100). Nous terminerons sur Dürr 2010 qui est un Pinot Noir d’excellente qualité, au niveau d’un premier cru de la Côte de Nuits. Toutefois, s’il goûte déjà bien, je ne lui voit pas un potentiel de plus de 5 ans. A partir de ce moment-là, je doute qu’il s’améliore encore. Il me laisse en comparaison un peu sur ma faim (87/100).

Une mention pour finir au Sauvignon blanc Beerenauslese 2010 qui est ni plus ni moins le meilleur Sauvignon liquoreux (en monocépage) qu’il m’ait été donné de goûter. En effet, le Sauvignon est très difficile à cultiver et vinifier correctement en liquoreux, surtout à ces niveaux de richesse (c’est une des grandes raisons de son assemblage avec le Semillon en Sauternais). Remarquable, épices douces, acidulé et fruits blancs avec une liqueur discrète (92/100).

Une dégustation grandiose de près de 3h30 qui confirme indiscutablement le statut de la propriété. Non seulement leurs rouges sont parmi les meilleurs d’Autriche, mais ils surpassent bien des grands d’ailleurs. Ce domaine serait probablement dans mon top 10 mondial. Il ne reste plus qu’à attendre les grandioses crus 2009. A l’heure actuelle et en général, je recommande particulièrement Eichkogel, qui est LE rapport qualité-prix du domaine. Pour finir, voici un lien vers le site du domaine Kollwentz.

La cave de vinification, une partie des trois millésimes en élevage…

ALKO: Lost Canyon Stage Gulch Syrah 2007 by Lost Canyon Winery (USA, California, Sonoma Coast)


2007 is a stunning vintage in California. Some claim it to be the best ever (especially for Pinot Noir and Cabernet). Ideal growing conditions, no extra warmth…

Therefore I expected a lot from this wine.

And this Lost Canyon Stage Gulch Syrah 2007 did not deliver completely.

Dark fruit mainly, there is also a hint of olive and caramel. Very intensive nose but one that lacks complexity and elegance. It smells very warm, very jammy. Alcohol is noticeable. This is at the same time a good and a bad start. I already expect the wine to be on the overripe side, which is always synonymous of bigger defects in the mouth. It is indeed massive though not unpleasant to smell. The mouth is another thing. Here, the lack of complexity is immense. The wine is awfully simple, and falls very short. No real interesting taste: jammy, cooked, caramel. It is overripe and bears all the signs of it.

All in all it is a plain wine, big in the beginning but with heavy shortcomings in the taste. I do not really advise it, unless you are a fan of overripe Shiraz and alcohol unbalance. Not bad but nothing special.

WINEOPS’ Rating: 68/100, 0 0

Link to ALKO: HERE

Lost Canyon Stage Gulch Syrah 2007

ALKO: 20 Barrels Pinot Noir 2007 by Cono Sur (Chile, Casablanca Valley)


The past few years I had the great pleasure to see how fast the Chilean wines improved. First they stopped being over the top fruit and oak bombs. Second, they developed their terroir. One great example is Cono Sur Vision label. In 2009 it was sourced from different locations in Chile. In 2010, it became an only Bio-bio valley wine.

Connected with the first point, they also managed to deal better with the warm and dry climate, which often leads to under-ripped (yes I said under-ripped) wines in terms of flavours and over-ripped in terms of sugar. This has dramatically diminished and a very good example would come from the comparison of wines like Las Brisas Pinot Noir by Viña Leyda from the recents vintages (2006-2010). The difference is stunning. The same with Syrah, another sensitive grape (contrary to what is usually thought).

A few day ago we tasted 20 Barrels Pinot Noir 2007 by Cono Sur, which is one of the top range wines of the brand. Dark rubis colour with clay-red reflections, showing that this wine starts to be aged. The nose is a splendid and deep example of Pinot Noir. Fruit is elegant and blended with subtle oaky notes and earthiness. This is layered and structured, very nice complexity. The mouth is rond, silky yet powerful, like any good Pinot should be. Same dominants with a long and tasty finish. As they say, this is great stuff! The style is an in-between modern and traditional burgundy taste and it could easily be mistaken with a Village Pinot Noir from Côte de Nuits. This wine is highly recommandable. One of the very best bottles I tasted from Alko.

Wineops’ rating: 88/100 ; 0 0

A Pinot Noir at his best. Ready to drink. This wine should not be opened long before tasting. A around 25€, it really is a good value for money wine, especially to match a fine Christmas meal.

Link to Alko: HERE

Beware that this is a product from the « sale to order » selection (« tilattavat » listing). To get these wine, it is very easy, you go to your local Alko and order directly the bottle.

Pinot Noir 20 Barrels 2007 by Cono Sur

Mondeuse 2007 by Domaine Dupasquier (France, Savoie)


La Mondeuse est un cépage rouge dont la culture est limitée à la Savoie, en France. Il est lié par sa mutation blanche à la fameuse Syrah. C’est un cépage donnant plutôt des vins simples, plaisants et qui se marient bien avec les plats montagnards tels la charcuterie. Nombre sont les Mondeuses de piètre qualité, ce qui n’est guère étonnant quand on sait que la majeure partie des vins de cette région est consommée localement par des touristes pas toujours très regardants des boissons qu’ils ingurgitent. Leur première et souvent unique valeur est de faire couleur locale… les défauts de vinifications passent ainsi et avec l’aide du froid glacial qui accompagne la dégustation.

Cependant, au milieu cette multitude de vins moyens existent des producteurs de génie, qui produisent des vins tout à fait surprenants. Le domaine Dupasquier est de ces derniers mais il est surtout célèbre pour ses Roussettes de Savoie et en particulier une cuvée formidable nommée Roussette Marestel (un vin qui demande de nombreuses années de vieillissement et que je vous recommande).

Outre ce vin d’exception, le domaine développe une gamme classique pour la région, comprenant entre autre cette Mondeuse. La Mondeuse 2007 du Domaine Dupasquier est un vin plein de fruit. Au nez puis en bouche, jusqu’en finale, le meilleur qualificatif est juteux. Le nez arbore par ailleurs une touche poivrée et un brin d’herbe fraîche. Retour sur la bouche, toute en fruit et en fraîcheur. C’est léger, gouleyant. Les 12,5% n’y sont pas pour rien. Les tannins sont fins et souples. Un vin assurément idéal sur la charcuterie. Il possède un potentiel de vieillissement intéressant et je suis prêt à parier dessus dans 3 à 5 ans pour un vin qui aura gagné en étoffe.

Wineops : 75/100 ; 5 +

Alko: Propiedad 2007 by Remondo Palacios (Spain, Rioja)


This wine is also available in France but since it is also in Finland, I stick to English.

Rioja is probably the best known wine region of Spain. The main grape you will find there is Tempranillo, a very acidic and fruity grape, which makes well ageing and well balanced wines. However, Rioja makes and excessive use of oak and as a result many wines are just dried out, destroyed by the excess of wood tannins, wood taste… Also, some other local grapes such as Garnacha, Graciano and Mazuelo are commonly forgotten. This is also a bit sad since they all have a strong personality that blend well with the somewhat too straightforward Tempranillo.

The Bodegas Remondo Palacios is managed since 2000 by Alvaro Palacios, who is one of the best winemakers of Spain. He is for instance the winemaker of l’Ermita from Priorato, one of the most exclusive wine of the country. In Rioja, they produce three wines, using all the local grapes with a very subtle use of oak. The top of these wines is Propiedad, Alko offers the 2007 vintage on the sale to order list.

Propiedad 2007 is a fantastic wine yet very delicate. The quality of the fruit and the balance of the different components are stunning. The nose is a perfect in-between a great Bordeaux wine and a great Rhône, meaning that there is a very clean and deep fruit alongside black pepper and spiciness. No excess of oak, no excess of ripeness. The mouth is incredibly balanced and has a very long finish. No doubt that this is one of the very best Rioja I tasted and one the very best Spanish wines you can find in Alko. This is still young and I think is will need 3 to 5 years to get more expressive. Right now the wine is still a bit discrete, not a bomb that you could maybe expect from a 30€ wine but it is truely delicious and among the best wines I tasted from the monopoly!

Wineops’ rating: 86/100 ; 5 ++

A very delicate and elegant wine. Still a bit withdrawn since very young but it will definitely be spectacular in a few years. Buy three of them: one for now, one in 2-3 years and one in 7-10 years.

Here is the link to Alko: Propiedad 2007 by Remondo Palacios

Propiedad 2007 by Remondo Palacios (Espana, Rioja)

Alko’s review: Cabernet Sauvignon 2007 by Dynasty


The first time I saw a Chinese wine at Alko was two years ago. I did not taste it. This year, the wine is back and I could not resist.

Dynasty Cabernet Sauvignon 2007 is surprisingly pleasant in the nose, and displays clear Cabernet aromas. However, the wine oxidizes very fast and loses its flavour to turn a bit more vinegarish. In the mouth, the start is good with a little fruit but very fast, it is overwhelmed by acidity and bitterness. Tannins eventually are very hard and surprisingly give no structure to the wine.

In the end, this is not a good wine but the result is not as bad as I could imagine.

Wineops rating : 47/100 ; 0 0


Verticale de l’Infidèle du Mas Cal Demoura


Il est des dégustations dont on se souvient, parce qu’elles sont des moments forts, avec les vins et au delà. Cette verticale du Mas Cal Demoura est de celles-ci.

Une verticale de l’Infidèle, le vin qui a fait l’histoire du domaine, sur 10 ans et 6 millésimes. Nous avons eu l’immense plaisir de visiter L’Infidèle 2008, 2007, 2006, 2003, 2000 et 1998 (qui à cette époque, elle ne s’appelait pas encore l’Infidèle).

Rappelons que la main a été passée en 2004 après un 2003 réalisé en étroite coopération mais qui porte encore nettement la marque de son créateur. Le changement de style est flagrant sur 2006 et suivant. Les vins ont tous été ouvert deux heures avant, goûtés et rebouchés, sauf 2006 qui a été carafé. Les vins ont été dégustés par ordre décroissant de millésime dans des verres fortissimo Schott-Zwiesel.

1- L’Infidèle 2008 : 89/100 ; 5 +

Présente une légère réduction à l’ouverture. La Syrah est dominante dans ce vin. Le nez est immédiatement poivré, épicé. Puis déroule le fruit, riche, expressif quoiqu’un peu agressif (jeunesse). En bouche, le vin est épais, vineux. Les fruits sont noirs, tapissent. Il y a une richesse presque de tarte aux myrtilles en bouche. La finale est longue, fraiche, multicolore. Un vin jeune, qui demande à trouver un équilibre (un an), complet, dense. Magnifique. Un Grand vin.

2- L’Infidèle 2007 : 92/100 ; 5 +

Après 2008, la marche va être haute, même si 2007 m’a déjà impressionné plusieurs fois. 2007 est un millésime frais en Languedoc et un grand millésime. 2008 était superbe et 2007… est encore supérieur. Tout est plus dans ce vin. Les arômes, la structure, l’équilibre, la finesse, la qualité des tannins. La bouche est dense, profonde, architecturale. Les épices disputent les fruits dans un crescendo aromatique. La longueur, elle aussi, est magnifique. Moins puissant que 2008, moins jeune aussi, 2007 me semble plus porté par la Grenache et le Mourvèdre mais au delà de toute analyse, c’est juste un vin magnifique que je n’ose même pas imaginer dans 5 ans… Exceptionnel ! Par rapport à la dernière dégustation de ce vin, cette bouteille est un cran au dessus.

3- L’Infidèle 2006 : 82/100 ; 10 ++

Après les deux immenses vins, déjà accessibles que sont 2007 et 2008, le discret mais solide 2006 joue dans une tonalité totalement différente. Le nez est très discret, retenu mais construit. La bouche est portée par une structure tannique impeccable, beaucoup plus présente que sur 2007 et 2008 et élève un fruit très dense, compact, un peu refermé sur lui même mais terriblement attachant. 2006 a été un millésime d’été chaud, avec des peaux épaisses, des maturités décalées. Ce vin est tellement ça : comme un raisin caché sous sa peau, dure, impénétrable. A l’heure actuelle, ce vin s’exprime moins que les autres, dans un registre de basse plutôt que de ténor trimphant, mais sa structure en font un excellent compagnon de table et je n’hésite pas une seconde à parier sur son avenir. Deviendra-t-il plus grand que ses cadets… à voir ! Rendez-vous dans 5 ans.

4- L’Infidèle 2003 : 80/100 ; 0 0

Je ne pense pas qu’il faille attendre plus longtemps cette bouteille. D’emblée, je peux aussi dire que si vous êtes un amateur de l’ancien style de la maison, ce vin vous ravira et mériterait alors quelques points de plus. Nous trouvons immédiatement au nez des notes d’évolution et la robe tire déjà sur la brique. Cuir, fourrure, le vin est très animal au nez, avec un peu de fruit en arrière plan. La bouche laisse parler la puissance mais bien fondue. Le fruit est encore bien présent et le vin est d’un très bel équilibre. Moins fin que les trois précédents, c’est une bouteille à maturité.

5- L’Infidèle 2000 : 75/100 ; 0 –

A l’ouverture, impossible de ne pas remarquer une coulure importante, le bouchon est intégralement taché. Un vin vraiment très évolué, fortement marqué par le registre animal et tertiaire. Il est nettement en retrait par rapport aux autres, mais reste plaisant, dans son style un peu extrême. En bouche, tout est très rond, les tannins sont insensibles et une petite amertume vient juste un peu gâcher la finale. L’effet de la coulure n’est pas clair au départ, même si l’évolution marquée du vin y semble liée. La surprise (logique) vient deux jours plus tard : ce vin n’a absolument pas bougé… bénéfice d’une oxydation lente ? 🙂

6- L’Infidèle 1998 : 94/100 ; 0 0

Indiscutablement, ce vin est à son apogée et cette bouteille est parfaite. Couleur un brin plus évoluée que 2003. Au nez, les arômes tertiaires sont nobles et ne dominent pas le fruit, très doux, très patiné. La bouche est déliée, douée d’une magnifique fraîcheur, de tanins splendides et d’un fruit frais très élégant. Là encore le tertiaire, sous-bois, humus, cuir léger, vient soutenir, épicer l’ensemble plutôt qu’il ne s’impose. Ordre et beauté : tout est à sa juste place pour une harmonie idéale. Très grande bouteille, magique. Si toutes sont à ce niveau là, c’est un vin qui supportera encore 5 années sans perdre de son éclat.

Ce fut un grandiose voyage dans le temps, où les millésimes nous ont parlé, où l’on sentait le vent dans les vignes et le soleil sur la peau des raisins. Tous ces vins étaient admirables à part un 2000 un peu en deçà. Le changement de style en 2004 est absolument évident et même si 1998 l’emporte au bout du compte par sa maturité, il est indiscutable que le style plus élégant, plus délicat de Vincent Goumard l’emporte par l’universalité et le plaisir immense qu’il procure.

A la fin de cette journée, nous ne pouvions que nous retrouver dans les mots suivants : « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ! »

Bernkasteler Badstube Kabinett 2007 by Wwe. Dr. H. Thanisch – Erben Thanisch


Ce vin est monumental.

Mais d’abord, un peu d’explication et de traduction. En Allemagne, la classification des grands vins se fait selon le degré de maturité des raisins, ce système se nomme dans le texte Qualitätwein mit Prädikat (littéralement vin de qualité avec prédicat). Kabinett est le nom du premier degré de « Prädikat » selon la classification allemande des vins. Ce sont des vins récoltés à maturité plutôt normale, pour des vins montant 12-13° d’alcool potentiel mais qui, étant vinifié à 8,5% d’alcool, affichent autour de 60 g/l de sucre résiduel dans le vin fini.

Compte tenu de l’acidité particulièrement vive des rieslings issus de ces magnifique terroirs, les sucres sont très bien équilibrés. C’est d’ailleurs la caractéristique des vins de la Mosel allemande. En bouche, ils ont généralement un toucher légèrement sucré mais se présentent et s’accordent comme des vins secs (idéal pour les sashimi ou les tartares par exemple).

Maintenant, du point de vue terroir. Officiellement, ils ne sont pas classés comme en France, mais des associations indépendante et la notoriété historique des lieux les ont malgré tout isolés. le Bernkasteler Badstube est un des lieux-dits de Bernkastel, un des plus fameux villages en Mosel moyenne. En Bourgogne, il se trouverait entre un premier cru et un grand cru, peut-être comme le Clos-Saint-Jacques à Gevrey ou les Amoureuses à Chambole. Wwe. Dr. H. Thanisch – Erben Thanisch (en l’occurrence, Sofia Thanisch) en est l’un des meilleurs producteurs.

Ce Bernkasteler Badstube 2007 est encore jeune et supporterait quelques années de cave mais il est déjà sublime. Un très grand vin. Le nez est d’une finesse superlative. Le fruit, délicat, commence à s’exprimer mais c’est une sensation de pierre à fusil qui domine, ce vin sent réellement son terroir, ce sol d’ardoise. En bouche, le fruit exotique se marie au fruit blanc, un peu de fleur aussi et toujours quelque chose d’extrêmement minéral. Mais c’est sa longueur qui est le plus surprenant. Grande, épanouie, salivante et fraîche. Elle s’étire sur plusieurs dizaines de secondes. Vraiment une magnifique bouteille, rare, qui procure une émotion immense. Parfait exemple pour approcher ces magnifiques vins de Mosel.

Elle me fait penser à l’écriture de Camus, sophistiquée car d’une limpidité absolue, d’une simplicité exquise.

Ma note : 90/100 ; 5 +

Un vin superbe, dont je ne peux que recommander la dégustation. A accorder avec les poissons et viandes fumés, des poissons et viandes crus ou cuits « bleu ». Ou bien pour lui-même.