Chef&Sommelier

Verres, synthèse des résultats de dégustation et un bonus


Pour mettre un peu d’ordre et en finir pour le moment avec ce comparatif verrerie, voici une synthèse des différents verres examinés plus un petit extra :

D’abord la liste des verres dégustés : verre INAO, Mikasa/Chef&Sommelier Open Up Pro Tasting 32, Stölzle Lausitz Expérience Vin Rouge, Schott Zwiesel Fortissimo Vin Blanc, Schott Zwiesel Diva Vin Blanc, Schott Zwiesel Fortissimo Bordeaux, Schott Zwiesel Diva Bordeaux et Riedel Vinum Syrah

J’ai décidé après coup de les noter pour vous donner une idée, synthétique et quantifiée, de leur qualité. Les critères que j’ai prix en compte sont : l’expression des arômes au nez, la précision des arômes au nez, l’expression en bouche, la précision en bouche, l’homogénéité du verre, la polyvalence, la solidité, le confort (finesse du cristal, position des lèvres sur le buvant, position du nez…) et le plaisir d’utilisation. J’ai converti la note sur 100. En voici les résultats avec surtout le commentaire :

1- Verre INAO : 64/100

– Points forts : Verre standardisé, compact, solide. Permet de juger efficacement de la qualité oenologique d’un vin.

– Points faibles : Plaisir nul, polyvalence discutable. Difficile à utiliser autrement que comme verre technique. Position des lèvres et du nez sur le buvant très inconfortable.

– Conclusion : Bon verre du point de vue fidélité aromatique mais qui ne met pas en valeur le vin et ne permet pas de l’apprécier. Mieux que rien 😉

2- Chef&Sommelier Open Up Pro Tasting 32 : 70/100

– Points forts : Compacité, solidité. Facilité/souplesse pour un débutant.

– Points faibles : Précision aromatique limitée. Peu polyvalent. Confort de dégustation limité.

– Conclusion : Le C&S est une possibilité bon marché et facile d’approche. Cependant, c’est un verre inconfortable qui manque de clarté.

3- Stölzle Lausitz Experience Vin Rouge : 91/100

– Points forts : Sa solidité, sa précision et sa polyvalence.

– Points faibles : Les arômes pourraient être encore plus définis. La bouche comme le nez sont un peu « poussés ». Le verre pourrait être plus fin.

– Conclusion : Un verre quasiment idéal, d’une très grande qualité pour un prix vraiment raisonnable.

4- Schott Zwiesel Fortissimo Vin Blanc : 99/100

– Points forts : Sa précision, son expressivité, sa solidité, sa position en bouche… tout.

– Points faibles : On ne peut décemment regretter que l’épaisseur du verre, mais comme l’épaisseur est garante de solidité, peut-on vraiment le regretter ?

– Conclusion : A mes yeux, c’est le verre parfait. Si je ne lui donne pas 100/100, c’est juste pour la finesse du verre, ce qui n’est pas réellement un défaut.

5- Schott Zwiesel Diva Vin Blanc : 88/100

– Points forts : Précision, surtout en bouche.

– Points faibles : Le confort de dégustation limité, l’expressivité au nez perfectible.

– Conclusion : Le problème de ce verre, c’est son dessin. Trop fermé en haut et mais proportionnellement pas assez large d’épaule, il ne développe pas autant qu’il pourrait. Excellent verre à… Whisky ou Cognac !

6- Schott Zwiesel Fortissimo Bordeaux : 97/100

– Points forts : Les mêmes que le verre à vin blanc excepté la polyvalence. Mais ceci est logique puisqu’on est en face d’un vrai verre à vin rouge.

– Points faibles : La polyvalence limitée. Ceci est un verre spécialisé.

– Conclusion : Excellent verre, de même que son petit frère.

7- Schott Zwiesel Diva Bordeaux : 91/100

– Points forts : Son utilisation est jouissive. Très bonne précision aromatique au nez comme en bouche.

– Points faibles : Même problèmes que le verre à vin blanc, manque d’expressivité et col très ouvert.

– Conclusion : C’est un bon verre mais qui est très délicat à utiliser, de peur qu’il ne lessive le vin.

8- Riedel Vinum Syrah : 93/100

– Points forts : Magnifique précision aromatique. Bonne expressivité. Buvant d’une finesse incroyable. Confort et plaisir absolus.

– Points faibles : Verre à vin rouge spécialisé, donc peu polyvalent. Un seul vrai défaut : il est très fragile, c’est la contrepartie de la finesse du cristal.

– Conclusion : Excellent verre, indéniablement. Sa fragilité et son prix en font un verre moins facile à utiliser.

Voilà donc où nous en resterons pour l’instant. Mon top 3 personnel, plutôt en terme de gamme de verre que de modèle, est le suivant :

1er. Schott Zwiesel Fortissimo (compromis parfait).

2ème. Stölzle Lausitz Experience (prix imbattable, bon compromis).

3ème. Riedel Vinum (trop cher, trop fragile, sinon… idéal).

Dégustation de verre : Mikasa Open Up vs Schott Zwiesel Fortissimo


On continue sur la série verre avec cette fois un verre de la gamme Open Up de Mikasa en regard du Schott Zwiesel Fortissimo Verre à vin blanc (8560/0), notre référence actuelle. Ce Mikasa a connu son heure de gloire mais n’existe plus sous ce nom. Mikasa est en effet devenu Chef&Sommelier par un tour de passe-passe marketing complètement raté magnifique. Il est donc désormais nommé Chef&Sommelier Verre à pied 32 Open Up Pro Tasting (U1008), un nom qui ferait pâlir de jalousie nos voisins allemands, pourtant champions des dénominations alambiquées ! Ce verre, je le connais bien car j’ai dégusté avec toute l’année dernière et je l’ai utilisé à de nombreuses occasions.

Le verre Open Up Pro Tasting by Chef&Sommelier

Restons cohérant avec les comparaisons précédentes : d’abord l’esthétique. Le Open Up Pro Tasting Chef&Sommelier (on l’appellera désormais C&S) a introduit un design innovant à l’époque puisqu’il est celui qui a poussé à son extrême le dessin avec point d’inflexion à l’épaule. Par rapport au Stölzle Experience, vous voyez tout de suite le côté plus poussé des courbes. L’épaule a un diamètre maximal et le buvant au contraire minimal. En fait on a les mêmes cotes (épaule quelques millimètres plus large et buvant identique) que le Fortissimo Zwiesel mais avec une paraison moitié moins élevée. Le résultat est un verre beaucoup plus trapu avec un volume de 32cl contre 40,5cl et surtout beaucoup plus refermé.

L’épaisseur du verre C&S est plus importante que le Zwiesel mais surtout, l’angle avec lequel le verre se referme entraîne une position de bouche moins confortable et finalement l’impression d’avoir un verre plus resserré au col (alors que c’est le même diamètre). Avec le C&S on se retrouve littéralement le nez dans le verre alors que l’on a plus de recul sur le Zwiesel.

Au nez, donc. La différence est cette fois flagrante. Le C&S est à la fois brouillon dans la présentation des arômes, outrancier et exagéré dans la restitution. Le vin semble dense, certes riche en aromatiques, mais à la

Le verre Fortissimo by Schott Zwiesel.

façon du Chef d’Oeuvre Inconnu de Balzac : les couches d’arômes se bousculent et se superposent pour finalement s’annihiler dans une sorte de maelstom parfumé. Ce trait est très sensible sur le rouges charnus et il est donc plus adaptés aux vins moins riches. C’est un verre facile, en fait, d’un niveau correct mais pas suffisamment précis.

En bouche on se trouve face à la principale limite du C&S : son angularité forte, doublée d’un buvant resserré, provoque un versement extrêmement concentrée et rapide. Cette caractéristique pose problème sur un certain nombre de vins et il devient difficile de les apprécier complètement. C’est un verre qui ne donnera pas l’ampleur requise par les vins denses et riches, par exemple les Côtes Rôties.

En conclusion, la force des C&S c’est leur robustesse. C’est un verre adapté aux vins blancs charnus et aux rouges légers mais il ne tient pas la route par rapport au Zwiesel Fortissimo qui le bat à tous les niveaux, sauf du point de vue de la facilité de rangement ! Car il faut bien dire que la compacité des C&S est appréciable pour les mettre au placard ;).

Et dans cette affaire, quid du verre INAO ?

C’est un verre dont le rendu est correct mais qui ne met pas en valeur le vin et est surtout d’un grand inconfort en dégustation plaisir. Je lui trouve par ailleurs un manque de clarté par rapport au Zwiesel. Par contre, il est idéal pour percevoir les faiblesses et les manques du vin. Je plagierai donc avec plaisir l’un de mes maîtres : « le verre INAO n’est pas un verre à vin, c’est un verre à défaut ».

Schéma du verre INAO, standard.