Verres

Zalto Denk’Art Bourgogne, le verre parfait.


Comme d’habitude, je vous mets le lien vers l’article complet : un peu long mais plus détaillé. cliquez sur Zalto Denk’Art Bourogne.

20140521_14-02-01

Je vous résume ici le contenu de l’article.

Ce verre est d’une légèreté incomparable (120 g) pour un volume gigantesque : 960 ml. Malgré cette taille démesurée il offre des résultats incroyables. Ce verre est précis, hyper expressif et il constitue une valeur absolue en terme de confort. Je conclue ainsi la dégustation :

Je n’ai aucune hésitation à dire que ce verre est une réussite absolue. En face de ce qui constituait ma référence en terme de verre à Pinot Noir, le Riedel Vinum Pinot Noir, il fait montre de toute sa finesse et sa justesse. Non que le Vinum soit mauvais, mais le Zalto révèle tellement plus de profondeur et d’harmonie que le contraste est saisissant. D’un côté, vous avez un excellent verre à Pinot Noir et d’autre vous avez un verre exceptionnel. Simplement, parfait. Enfin en terme de rapport qualité prix, bien que ces verres soit dans l’absolu chers, compte tenu de leur qualité et  de leur processus de fabrication, je ne peux que considérer qu’il est très bon à carrément excellent. En tout cas, c’est indiscutable sur ce superbe verre.

SYNTHESE : 

Qualité de Fabrication : 5/5

Esthétique : 5/5

Dégustation : 6/5

Polyvalence : 4/5

Prix : 30€ prix catalogue (valable dans toute l’Europe, il est possible de commander sur le site internet du fabriquant)

Rapport Qualité Prix : Très bon / Excellent

Zalto Denk’Art : des verres d’exception


Pour lire l’article complet (also available in English) : Zalto Denk’Art : des verres d’exception

Voici un résumé de mes dégustation. Dans l’ensemble, ce sont des verres hyper spécialisés. Au contraire des Vinum Riesling de Riedel, Spiegelau Authentis n°2 ou Schott-Zwiesel Fortissimo Vin blanc, qui sont des verres vraiment polyvalents, aucun des verres Zalto Denk’Art ne peut réellement être considéré comme universel. Cependant, la gamme est homogène, avec une excellente progressivité de rendu. Ce sont des verres qui mettent en valeur les composés structurels des vins, sa matière et pas simplement ses arômes. Ils apportent un confort de dégustation superlatif. J’ai rarement dégusté des vins dans des verres d’une plus grande finesse ou d’une élégance similaire. D’après mon expérience, seule la gamme Sommelier de Riedel peut rivaliser dans ces domaines… mais à des tarifs prohibitifs (environ 70 à 100€ le verre).

20140513_11-13-15

Ce sont donc des verres d’exception, qui, à ce titre, sont plutôt bon marchés. Bien entendu, en terme de compromis, si leur rendu et leur utilisation les rend exceptionnels, le prix peut quand même s’avérer une limite, surtout si on considère qu’un Schott-Zwiesel Fortissimo se négocie dans les 5 à 8€ en Allemagne (mais plutôt 15€ en France, ce qui est alors beaucoup moins intéressant, voire pas du tout intéressant). Mon appréciation globale de la gamme Zalto Denk’Art est extrêmement positive. En terme de confort et d’esthétique, ils sont parfaits. En terme de rendu, si vous choisissez le bon verre, ils sont également irréprochables, sauf peut-être sur certains vins où ils gomment la rondeur et le fruit (c’est particulièrement vrai des blancs, ce qui me fait penser qu’il manque un verre dans la gamme). Mais je vais revenir en détail sur chaque verre pour vous en donner un profil plus complet. Si on ne prend pas en compte le prix, c’est indiscutablement la meilleure série de verre que j’ai essayée. Rien que par son confort d’utilisation, elle revoit tous les autres à leurs études… sauf peut-être les Sommeliers de Riedel, avec la limite évoquée précédemment.

Après les différents tests que j’ai réalisé, je peux dire que Zalto est un vrai coup de coeur en terme de verrerie.

Le site Zalto : ICI (en Anglais et en Allemand)

La boutique online :  (en Allemand)

Dégustation de verres : Verre à Champagne (sekt) Fortissimo Schott-Zwiesel


Cette fois, point de comparatif, juste quelques remarques sur le verre à champagne de la série Fortissimo (ref. 8560/7). Ce verre est classé en allemand sous le vocable « sekt » qui désigne des pétillants très simple, entrée de gamme. Au contraire, une série de verres plus complète, Viña, toujours chez Schott-Zwiesel, distingue clairement entre le verre « Sekt » et le verre « Champagne ».

Série Fortissimo, le verre à sekt se trouve en deuxième position en partant de la droite.

La désignation est tout à fait juste, ce verre, bien que de bonne facture est trop resserré pour permettre la bonne expression d’un vin effervescent de qualité supérieure.

En matière esthétique, le verre ne souffre aucun défaut majeur. Du point de vue de la finesse, on rejoint les standards de la série (ce qui rend le verre un peu épais relativement à sa taille générale). Par contre, son aspect « flûte » rend très limitée l’aération du vin dans le verre. Il devient donc difficile d’apprécier le bouquet du vin, qui ressemble plutôt alors à une colonne aromatique raide, engoncée comme un cou dans un col de chemise trop serré. L’impression d’absence d’ampleur est extrêmement frustrante.

En revanche, si on le considère pour ce qu’il est, c’est-à-dire un verre pour effervescent simple, il remplit parfaitement sa tâche : l’épaule plus large, le col qui se resserre légèrement permettent un jolie expression des crémants et autres prosecco. On appréciera aussi le micro-marquage de la flûte qui permet une effervescence contrôlée et plus efficace.

Verre donc à réserver à ce type de vin facile et immédiat. Pour les champagnes plus évolués, on préférera le verre à champagne dédié de la série Viña (ref. 8465/77) ou Top Ten (excellent verre, malheureusement discontinué)…

Synthèse : Schott-Zwiesel, Verre à Sekt Fortissimo (8560/7)

Avantages :

– Design adapté aux effervescents simples

– Micro-marquage permettant une effervescence contrôlée donc plus longue.

– Résistance excellente.

– Très bon rapport qualité/prix

Inconvénients :

– Verre inadapté aux effervescents évolués ou plus complexes (type champagne oxydatifs, grandes cuvées, vouvrays évolués…).

– Défauts intrinsèques à la flûte : confort de dégustation limité (diamètre du buvant très fin)

Verres, synthèse des résultats de dégustation et un bonus


Pour mettre un peu d’ordre et en finir pour le moment avec ce comparatif verrerie, voici une synthèse des différents verres examinés plus un petit extra :

D’abord la liste des verres dégustés : verre INAO, Mikasa/Chef&Sommelier Open Up Pro Tasting 32, Stölzle Lausitz Expérience Vin Rouge, Schott Zwiesel Fortissimo Vin Blanc, Schott Zwiesel Diva Vin Blanc, Schott Zwiesel Fortissimo Bordeaux, Schott Zwiesel Diva Bordeaux et Riedel Vinum Syrah

J’ai décidé après coup de les noter pour vous donner une idée, synthétique et quantifiée, de leur qualité. Les critères que j’ai prix en compte sont : l’expression des arômes au nez, la précision des arômes au nez, l’expression en bouche, la précision en bouche, l’homogénéité du verre, la polyvalence, la solidité, le confort (finesse du cristal, position des lèvres sur le buvant, position du nez…) et le plaisir d’utilisation. J’ai converti la note sur 100. En voici les résultats avec surtout le commentaire :

1- Verre INAO : 64/100

– Points forts : Verre standardisé, compact, solide. Permet de juger efficacement de la qualité oenologique d’un vin.

– Points faibles : Plaisir nul, polyvalence discutable. Difficile à utiliser autrement que comme verre technique. Position des lèvres et du nez sur le buvant très inconfortable.

– Conclusion : Bon verre du point de vue fidélité aromatique mais qui ne met pas en valeur le vin et ne permet pas de l’apprécier. Mieux que rien 😉

2- Chef&Sommelier Open Up Pro Tasting 32 : 70/100

– Points forts : Compacité, solidité. Facilité/souplesse pour un débutant.

– Points faibles : Précision aromatique limitée. Peu polyvalent. Confort de dégustation limité.

– Conclusion : Le C&S est une possibilité bon marché et facile d’approche. Cependant, c’est un verre inconfortable qui manque de clarté.

3- Stölzle Lausitz Experience Vin Rouge : 91/100

– Points forts : Sa solidité, sa précision et sa polyvalence.

– Points faibles : Les arômes pourraient être encore plus définis. La bouche comme le nez sont un peu « poussés ». Le verre pourrait être plus fin.

– Conclusion : Un verre quasiment idéal, d’une très grande qualité pour un prix vraiment raisonnable.

4- Schott Zwiesel Fortissimo Vin Blanc : 99/100

– Points forts : Sa précision, son expressivité, sa solidité, sa position en bouche… tout.

– Points faibles : On ne peut décemment regretter que l’épaisseur du verre, mais comme l’épaisseur est garante de solidité, peut-on vraiment le regretter ?

– Conclusion : A mes yeux, c’est le verre parfait. Si je ne lui donne pas 100/100, c’est juste pour la finesse du verre, ce qui n’est pas réellement un défaut.

5- Schott Zwiesel Diva Vin Blanc : 88/100

– Points forts : Précision, surtout en bouche.

– Points faibles : Le confort de dégustation limité, l’expressivité au nez perfectible.

– Conclusion : Le problème de ce verre, c’est son dessin. Trop fermé en haut et mais proportionnellement pas assez large d’épaule, il ne développe pas autant qu’il pourrait. Excellent verre à… Whisky ou Cognac !

6- Schott Zwiesel Fortissimo Bordeaux : 97/100

– Points forts : Les mêmes que le verre à vin blanc excepté la polyvalence. Mais ceci est logique puisqu’on est en face d’un vrai verre à vin rouge.

– Points faibles : La polyvalence limitée. Ceci est un verre spécialisé.

– Conclusion : Excellent verre, de même que son petit frère.

7- Schott Zwiesel Diva Bordeaux : 91/100

– Points forts : Son utilisation est jouissive. Très bonne précision aromatique au nez comme en bouche.

– Points faibles : Même problèmes que le verre à vin blanc, manque d’expressivité et col très ouvert.

– Conclusion : C’est un bon verre mais qui est très délicat à utiliser, de peur qu’il ne lessive le vin.

8- Riedel Vinum Syrah : 93/100

– Points forts : Magnifique précision aromatique. Bonne expressivité. Buvant d’une finesse incroyable. Confort et plaisir absolus.

– Points faibles : Verre à vin rouge spécialisé, donc peu polyvalent. Un seul vrai défaut : il est très fragile, c’est la contrepartie de la finesse du cristal.

– Conclusion : Excellent verre, indéniablement. Sa fragilité et son prix en font un verre moins facile à utiliser.

Voilà donc où nous en resterons pour l’instant. Mon top 3 personnel, plutôt en terme de gamme de verre que de modèle, est le suivant :

1er. Schott Zwiesel Fortissimo (compromis parfait).

2ème. Stölzle Lausitz Experience (prix imbattable, bon compromis).

3ème. Riedel Vinum (trop cher, trop fragile, sinon… idéal).

Dégustation de verre : retour sur le verre INAO


Le verre INAO est un verre standard inventé dans les années 1970 (début de l’âge d’or de l’oenologie). C’est un verre avant tout technique et, comme son autre nom l’indique, ISO, donc standardisé. L’interêt est majeur découle immédiatement de ce nom, il s’agit de la reproductibilité des résultats de dégustation. Dégustant toujours dans un verre INAO dont les cotes sont fixes, on élimine la variabilité du verre. C’est ce qui rend pertinent ce choix dans certains salons comme celui des Vignerons Indépendants : chaque année, on goûte dans le même verre et donc les impressions sont comparables. L’autre intérêt est sa praticité : il est compact et solide, facile à transporter et à tenir d’une main en faisant autre chose.

Est-ce que cela signifie que c’est un bon verre ? Evidemment, non.

Le verre INAO ou ISO

Je disais dans le dernier billet que c’est un verre à défaut. Une des raisons en est que, dans ce verre, les arômes sont tellement denses (du fait de la position du nez) que les dominantes sont accentuées. Et en bouche, la position de versement implique que le vin arrive directement sur les gencives, accentuant la perception séquentielle des sensations. Les gencives en effet permettent notamment de qualifier les rapports acide-tannins. Sur un vin rouge, donc, ce verre va tout de suite isoler la matière tannique et permettre de la juger avec précision. Il est clair que ce n’est pas le but recherché dans une dégustation plaisir. Du point de vue technique, on comprend cependant l’intérêt de pouvoir sentir de manière exacerbée les tannins car il est souhaitable de connaître précisément leur qualité. Vous serez d’accord avec moi pour dire que si les tannins sont intéressants et font partie du charme d’un vin rouge, en dégustation non technique, c’est l’équilibre global du vin qui va nous intéresser.

Mais reprenons les choses logiquement. Visuellement le verre INAO est bien proportionné. le rapport paraison-épaule est proportionnellement du même ordre qu’un Zwiesel Diva, ce qui l’éloigne du C&S Open Up. Toutefois, la longueur de verre et son ouverture très refermée (pratiquement 1cm moins large que les C&S, Stölzle ou Zwiesel) va entraîner une concentration beaucoup plus forte des arômes.

Au nez cette concentration est d’autant plus forte que le verre INAO est conçu de telle sorte qu’il enveloppe le nez. Au contraire d’un Zwiesel où le vin à la place de respirer et de nous échapper, lorsque l’on place son nez dans le verre INAO, on obture littéralement l’ouverture du verre. Rien ne s’échappe, c’est 100% dans le nez. D’où cette concentration aromatique très forte et même brutale. Logiquement, les arômes les plus fins se sentent moins bien.

En bouche, la différence est encore plus flagrante. Outre le buvant souvent large, en terme d’épaisseur, la position de dégustation est très particulière. L’ouverture du verre étant minimale, cette position est dictée par la butée du nez sur le bord opposé du verre. Conséquemment, ne pouvant mettre le nez dans le verre, on pose la pointe des lèvres sur le verre et on aspire presque le vin. Le versement met le vin en contact avec les gencives et le bas de la bouche, ensuite vous allez faire remonter le vin sur la langue. Pour vous en rendre compte, je vous conseille de comparer à vide avec de l’eau glacée avec un autre verre et de vous concentrer sur l’endroit où vous percevez cette sensation froide. Avec un Zwiesel Fortissimo, le vin arrive beaucoup plus haut dans le palais, plus rapidement sur la langue. La sensation est plus large, généreuse, aussi. Il est donc logique que l’on ait un meilleur équilibre, une meilleure vue d’ensemble du vin puisque simultanément vous aurez vos gencives (légèrement) et la langue imprégnés. Avec le verre INAO, on a un déroulement très nettement séquentiel : gencives+bas de la bouche puis langue. Naturellement, comme je vous le disais l’effet va être « dramatique » pour la perception de tannins et de l’acidité qui interagissent particulièrement avec les gencives et les glandes salivaires (qui se situent grossièrement sous la langue et au fond de la bouche). Ces dernières seront dès le départ et intensément en contact avec le liquide, ce qui ne serait pas le cas autrement.

Ces éléments vous permettent sans doute de comprendre pourquoi on parle de dégustation technique. Le verre agit un peu comme lorsque l’on analyse un film (en commençant par un découpage précis de chaque plan) ou une composition musicale (en prenant en compte l’harmonie, le contre-point, les mesures et les variations…) : il découpe les sensations. Par contre, le défaut, c’est qu’autant on peut choisir avec un Zwiesel Fortissimo d’analyser le vin, comme une composition ou de l’admirer comme une oeuvre, autant le verre INAO impose une perception analytique dont il va être beaucoup plus difficile de se dégager (c’est possible en aspirant plus fort le vin pour le faire arriver par le dessus de la langue).

Au bout du compte, un problème essentiel reste : l’inconfort de dégustation. Buvant large, ouverture réduite, butée du nez sur le col, lèvres sollicités et bouche en retrait… font de la dégustation dans ce verre une épreuve. Technique est là encore le mot. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que dans la dégustation, le contexte joue un rôle important et l’apparence visuelle « mesquine » du verre INAO ne peut que desservir le vin que vous avez dans le verre.

Moralité, le verre INAO est un bon instrument au sens outil. C’est un verre qui naturellement est meilleur que les verres ballon ou les affreuseté que l’on utilise en France dans les banquets ou dans les brasseries. Mais il ne tient pas la route sur table. Pour ma part, même en dégustation au domaine ou sur salon, je préfère avoir un vrai verre comme le Stölzle car non seulement c’est cette expérience du vin qui m’intéresse mais encore un verre de ce type permet aussi de déguster à la manière du verre INAO. Reste donc les arguments de compacité (on peut se promener avec un verre INAO dans une sacoche ou même une poche de veste) et la certitude que l’on retrouve partout le même référentiel.

J’espère que ces éclairages vous auront été utiles. Il est à noter finalement que le verre C&S Open Up porte en lui un peu des défauts du verre INAO car la position de dégustation provoque également cette sollicitation importante des gencives et glandes salivaires.

 

Dégustation de verre : Mikasa Open Up vs Schott Zwiesel Fortissimo


On continue sur la série verre avec cette fois un verre de la gamme Open Up de Mikasa en regard du Schott Zwiesel Fortissimo Verre à vin blanc (8560/0), notre référence actuelle. Ce Mikasa a connu son heure de gloire mais n’existe plus sous ce nom. Mikasa est en effet devenu Chef&Sommelier par un tour de passe-passe marketing complètement raté magnifique. Il est donc désormais nommé Chef&Sommelier Verre à pied 32 Open Up Pro Tasting (U1008), un nom qui ferait pâlir de jalousie nos voisins allemands, pourtant champions des dénominations alambiquées ! Ce verre, je le connais bien car j’ai dégusté avec toute l’année dernière et je l’ai utilisé à de nombreuses occasions.

Le verre Open Up Pro Tasting by Chef&Sommelier

Restons cohérant avec les comparaisons précédentes : d’abord l’esthétique. Le Open Up Pro Tasting Chef&Sommelier (on l’appellera désormais C&S) a introduit un design innovant à l’époque puisqu’il est celui qui a poussé à son extrême le dessin avec point d’inflexion à l’épaule. Par rapport au Stölzle Experience, vous voyez tout de suite le côté plus poussé des courbes. L’épaule a un diamètre maximal et le buvant au contraire minimal. En fait on a les mêmes cotes (épaule quelques millimètres plus large et buvant identique) que le Fortissimo Zwiesel mais avec une paraison moitié moins élevée. Le résultat est un verre beaucoup plus trapu avec un volume de 32cl contre 40,5cl et surtout beaucoup plus refermé.

L’épaisseur du verre C&S est plus importante que le Zwiesel mais surtout, l’angle avec lequel le verre se referme entraîne une position de bouche moins confortable et finalement l’impression d’avoir un verre plus resserré au col (alors que c’est le même diamètre). Avec le C&S on se retrouve littéralement le nez dans le verre alors que l’on a plus de recul sur le Zwiesel.

Au nez, donc. La différence est cette fois flagrante. Le C&S est à la fois brouillon dans la présentation des arômes, outrancier et exagéré dans la restitution. Le vin semble dense, certes riche en aromatiques, mais à la

Le verre Fortissimo by Schott Zwiesel.

façon du Chef d’Oeuvre Inconnu de Balzac : les couches d’arômes se bousculent et se superposent pour finalement s’annihiler dans une sorte de maelstom parfumé. Ce trait est très sensible sur le rouges charnus et il est donc plus adaptés aux vins moins riches. C’est un verre facile, en fait, d’un niveau correct mais pas suffisamment précis.

En bouche on se trouve face à la principale limite du C&S : son angularité forte, doublée d’un buvant resserré, provoque un versement extrêmement concentrée et rapide. Cette caractéristique pose problème sur un certain nombre de vins et il devient difficile de les apprécier complètement. C’est un verre qui ne donnera pas l’ampleur requise par les vins denses et riches, par exemple les Côtes Rôties.

En conclusion, la force des C&S c’est leur robustesse. C’est un verre adapté aux vins blancs charnus et aux rouges légers mais il ne tient pas la route par rapport au Zwiesel Fortissimo qui le bat à tous les niveaux, sauf du point de vue de la facilité de rangement ! Car il faut bien dire que la compacité des C&S est appréciable pour les mettre au placard ;).

Et dans cette affaire, quid du verre INAO ?

C’est un verre dont le rendu est correct mais qui ne met pas en valeur le vin et est surtout d’un grand inconfort en dégustation plaisir. Je lui trouve par ailleurs un manque de clarté par rapport au Zwiesel. Par contre, il est idéal pour percevoir les faiblesses et les manques du vin. Je plagierai donc avec plaisir l’un de mes maîtres : « le verre INAO n’est pas un verre à vin, c’est un verre à défaut ».

Schéma du verre INAO, standard.

Dégustation de verre : Schott Zwiesel Fortissimo vs Stölzle Lausitz Experience


Après la comparaison d’hier, une autre. Cette fois, je reprends la référence du dernier comparatif, le Zwiesel Fortissimo 8560/0 (le verre à vin blanc, donc) que je confronte au Stölzle Lausitz Experience vin rouge 220 00 01, un verre qui m’avait fait forte impression en mai dernier.

Le verre Experience Vin Rouge by Stölzle Lausitz.

La caractéristique principale de ce verre est son prix. Le cristal n’est pas aussi pur que le Zwiesel et le verre moins élancé mais il sort couramment à moins de 5€ tandis que le prix normal du Zwiesel et plutôt dans la catégorie 5-10€.

Esthétiquement, ces deux verres sont très différents. Le Zwiesel est plus haut de 3 cm environ, et ce uniquement grâce à son pied plus élancé. La taille de calice est strictement identique. En revanche la forme diffère, comme vous le voyez sur les photographies. Le Zwiesel est plus harmonieux, avec une épaule large qui s’intègre dans une ligne progressive concave. Le Stölzle est lui plus tranché avec un point d’inflexion au niveau de l’épaule (d’abord convexe puis concave). Son diamètre à l’épaule est légèrement plus large que celui du Zwiesel (+2 mm).

L’épaisseur du verre, donc du buvant est un chouia plus large sur le Stölzle mais le rendu en bouche est très proche et n’appelle pas de commentaire.

Le verre Fortissimo Verre à Vin by Schott Zwiesel.

Au nez, comme en bouche, il existe cependant une petite différence. Le vin apparaît un peu plus massif dans le Stölzle. Il n’est pas aussi limpide et éclatant que dans le Zwiesel. Ce dernier donne une impression de fraîcheur et offre un degré supérieur de précision dans la définition des arômes. Cette différence est ressentie exactement de la même façon en bouche où le Zwiesel apporte une plus grande fraîcheur et une plus grande finesse.

La différence entre ces deux verres est ténue mais bel et bien présente. Dans l’ensemble le verre Stölzle est un excellent verre, très polyvalent car, bien que « verre à vin rouge », il est tout à fait utilisable pour l’ensemble de vins blancs. J’émettrais d’ailleurs un doute quant au confort de dégustation du verre à vin blanc Stölzle Experience car je ne me vois pas déguster dans de bonnes conditions avec un verre similaire mais plus petit.

Le Zwiesel Fortissimo prouve une fois de plus son niveau exceptionnel mais le Stölzle Experience est un excellent verre compte tenu de son prix imbattable. Par rapport au Diva de Zwiesel, il se situe au dessus en matière de plaisir de dégustation et surtout d’universalité. Un verre remarquable que j’ai découvert cette année à Vievinum en Autriche et avec lequel j’ai réalisé l’ensemble des dégustations sur ce salon.

Dégustation de verre : Schott Zwiesel Fortissimo vs Schott Zwiesel Diva


Trop rares sont les comparatifs sur les différents verres et c’est donc avec joie que j’ouvre le bal ici même.

Schott Zwiesel ou Zwiesel tout court, plus commun en Allemagne, est un des producteurs de verres oenologiques (ou encore verre à vin) de qualité. Je les apprécie personnellement beaucoup car il sont d’une part très résistants et d’autre part très bon marché, en particulier si vous passez en Allemagne.

J’ai comparé la paire verre à Bordeaux Diva (8015/130) et verre à vin blanc Diva (8015/2) avec la paire verre à Bordeaux Fortissimo (8560/130) et verre à vin blanc Fortissimo (8560/0).

Verres de la gamme Diva by Schott Zwiesel

Esthétiquement, je dois dire que je n’accroche pas du tout le pied convexe des Diva. Il donne un effet colonne grecque en beaucoup trop marqué, ce qui est juste moche. A la prise en main, l’effet est très déroutant car il donne une impression de maladresse et de lourdeur, pas idéal quand on sait combien l’environnement influence la dégustation. Fortissimo au contraire se montre délicat et naturel, élancé même. Pas d’hésitation de ce point de vue, Fortissimo propose un design bien plus approprié.

Au niveau de l’épaisseur du buvant, les Diva donnent l’impression d’être plus épais. C’est particulièrement sensible sur le verre à vin blanc (le petit verre) où le diamètre d’ouverture de surcroît trop petit. Problème général de proportion de ce verre, charmant mais inconfortable. Le buvant de Fortissimo est plus plaisant à utiliser, plus naturel sur la bouche. Cette différence est un pendant du dessin du Diva qui est un verre aux proportions discutables : pas assez large d’épaule par rapport au buvant et mal calibré pour le verre standard.

Au nez, l’avantage va encore au Fortissimo car étant plus large de corps (d’épaule) et plus refermé au buvant (proportionnellement à la largeur à l’épaule), la concentration des arômes est meilleure. Leur lisibilité est également supérieure, nette. Le Diva a une capacité à rendre un toucher plus soyeux, plus doux à la fois au nez et en bouche. Il est donc possible qu’il soit adapté à certains vins très précis (exemple, le Clos Apalta de Casa Lapostole serait sans doute plus à son aise dans un Diva que dans un Fortissimo). Au bout du compte, le Fortissimo est beaucoup plus universel et le Diva beaucoup trop spécialisé. Les vins semblent perdus au fond de ce calice gigantesque.

Enfin, en bouche. Les deux verres sont très proches, avec un rendu là encore un peu plus doux, moins contrasté pour le Diva. Au palais ce sera clairement une affaire de goût, la différence n’étant pas flagrante. Le confort de dégustation est quand même nettement supérieur sur le Fortissimo dans le cas du verre à vin blanc (le Diva est paradoxalement trop resserré avec un buvant trop épais), alors que je pourrais tout à fait défendre le Diva sur le verre à Bordeaux.

Finalement, si on compare les deux verres (Bordeaux et simple verre à vin), le résultat entre les deux verres de la même gamme est extrêmement proche (similaire en fait) à ceci près que le grand verre va appeler des vins beaucoup plus structurés et plus puissants. Par exemple, la Réserve des Seigneurs se trouvait perdue dans les grands verres à Bordeaux, en particulier dans le Diva alors que le Costera s’y trouvait bien à son aise.

Verres de la gamme Fortissimo by Schott Zwiesel

L’avantage va donc à la gamme Fortissimo pour l’esthétique et pour le comportement au nez qu’elle met nettement plus en valeur. Diva reste cependant un très bon verre, mais il faut dire que Fortissimo est exceptionnel. Les défauts ? Un buvant légèrement épais mais c’est le prix de la solidité : certes les Riedel Vinum Extreme sont incroyable de ce point de vue mais tellement, tellement fragiles (et tellement, tellement plus chers !).

Et donc le vainqueur final de cette comparaison, c’est le Fortissimo 8560/0, le verre à vin blanc. Il est d’une remarquable polyvalence, capable de s’adapter à tout vin (sec, je vous tiendrai au courant pour les liquoreux). Son rendu au nez est précis, clair et en bouche analytique et très lisible. C’est un des meilleurs verres que j’ai utilisé et d’un rapport qualité/prix imbattable… surtout quand on les trouve en promotion ! Pour ceux qui connaissent les Authentis Spieglau, le rendu est très proche.